Cette petite fleur des champs se prête à un jeu d’enfant bien connu lors de promenades :on cueille la fleur et on la place sous le menton: « Aimes-tu le beurre? » Le halo jaune qui réfléchit sous le menton incrimine celui qui s’est fait questionner! Nous appelons cette petite fleur « bouton d’or », alors que les allemands la surnomment « fleur de beurre » (Butterblume) et les anglais « bol de beurre » (buttercup).
Mais que sait-on de cette jolie petite fleur qui pousse là où les prés ne sont pas traités? On la nomme également « renoncule » du latin « ranunculus » petite grenouille, diminutif de « rana » rainette, car plusieurs espèces de renoncule sont aquatiques et constituent le repère idéal des amphibiens ( à noter que leur fleur est blanche). Le bouton d’or est , botaniquement parlant, la renoncule acre : petite fleur jaune brillante et toxique .
Elle peut atteindre 50 centimètres de hauteur.
Ses racines, blanches et violacées, fixent la plante au sol. Une longue tige creuse, semblable à celle du pissenlit, porte les feuilles et les fleurs. Le calice est constitué de cinq sépales. La corolle comporte cinq pétales. Au coeur de la fleur se dressent les étamines nombreuses et formant une sorte de couronne de pollen qui reste sur nos doigts si on les touche. Lorsque l’on retire les pétales et les sépales, il ne reste que le pistil, constitué de petites boules vertes. En leur centre se trouve la future graine. Elle donne un fruit qu’on appelle l’akène.
Lorsqu’on dissèque la fleur, on remarque que les pétales sont en forme de goutte, et que les sépales forment une étoile. Une fois les étamines retirées, il ne reste que le pistil formé de plusieurs petites boules. La feuille dentelée, rappelle un peu celle du persil.
Pourquoi la fleur réfléchit-elle sous le menton? La fleur est d’aspect brillante dans le but d’attirer les abeilles afin d’assurer sa reproduction. Ses pétales concaves concentrent la lumière jaune sur une petite zone. Les propriétés optiques de ces pétales réverbèrent le soleil grâce à une couche lipidique sous l’épiderme de ses pétales afin que les abeilles les repèrent facilement. C’est cette couche lipidique qui confère la brillance, presque grasse, des pétales. Grâce à ce phénomène de réflexion, les abeilles pensent voir le reflet du pollen! Ainsi la brillance des pétales et le réfléchissement des rayons ultra-violets assure la descendance de la fleur.
Des mythes grecques parle du bouton d’or. Ainsi « Ranonculus était un éphèbe, «toujours brillamment vêtu de jaune et de vert, doué d’une voix mélodieuse et charmante». Mais comme tout prince charmant, l’homme cachait un terrible défaut. Il était, comprend-on, atteint du syndrome de Narcisse. Un jour, alors que le bellâtre chantait pour un parterre de nymphes, il se prit d’amour pour sa voix et mourut. Impossible pour Apollon! Le dieu de la Poésie décida alors de le ressusciter sous la forme d’une fleur: la «renoncule». »1
La leçon est en partie tirée du manuels anciens J. Lasalmonie et P. Fournier, Leçons de choses au Cours Élémentaire, Delagrave (1958).
Nous avons travaillé à partir d’un petit fichier que j’ai créé pour les plus jeunes.
Pour télécharger le document de travail: Leçon de choses sur le bouton d’or