Les vieilles chansons


JRésultat de recherche d'images pour e suis attachée à la chanson, aux vieilles chansons que nous nous transmettons d’une génération à l’autre. Est-ce  dû à mes années de chorale lorsque j’étais enfant et qu’avec la chorale de l’école ou celle de la cathédrale nous chantions ces vieux chants auxquels ma mère ajoutait sa voix pendant que je les pratiquais? J’étais une enfant très timide, très effacée. Pourtant, j’eus la chance que ma voix soit remarquée pour faire partie de la chorale prestigieuse de la ville. Il n’en fallut pas plus pour que je devienne la soliste de la chorale de l’école!

C’est pourquoi, je pense, que le chant a pris toute sa place dans mon approche avec mes enfants. Des chants que je puise dans différents répertoires plus ou moins actuels, mais aussi dans ce bon fond du passé. Ces chansons qui ont eu tant de succès et qui ont fait vibré tant de voix…

J’ai mis la main sur un livre d’une réédition de 1993 et qui parût en 1953. Il s’agit d’un recueil présenté par Jean de La Lande et richement illustré par des aquarelles de Jean A. Mercier. Le recueil se prête bien aux interprétations enfantines : on y trouve des suggestions de petites mises en scène. Plusieurs petits faits historiques accompagnent le recueil. Je vous partage une partie de la préface qui  traduit si bien l’importance de ces vieilles chansons .

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« En France tout finit par des chansons, mais, en France, tout commençait par elles…Les chansons nous ont bercés, sans nulle métaphore, nous qui sommes maintenant les hommes d’âge. Nos mères et nos nounous, pour nous endormir comme pour nous tenir éveiller, donnaient de la voix. La chanson était un témoignage de santé et d’heureuse disposition, toutes avaient ému et tant restaient émouvantes. Les travaux avaient leurs chants, surtout ceux qui demandaient de la patience et un effort répété. Il semble même que le mouvement régulier ait été le point de départ du ryhtme musical, et que celui-ci aidât la régularité du mouvement, de sorte que la chanson facilitait le labeur et l’ornait. Les berceuses, donc, bercèrent, les chansons de toile filèrent, les chansons de route piétonnèrent. je ne veux point parler de ces complaintes du labour que j’entendis encore sous le ciel d’automne, ces mélopées interminables et presque tragiques, comme le voulaient l’heure, la solitude et la saison… Non, les chansons qu’illustrera Jean A. Mercier dans sa grâce souriante, dans sa grâce qui parfois dépasse la joliesse pour parvenir à l’attrait douloureux, ces chansons-là seront celles que nous unîmes à nos lents bonheurs d’enfants, à nos attentes, à nos rêveries. Elles sont aussi les chansons d’enfance d’un peuple, d’une époque où il était interdit de laisser paraître la mélancolie; où le courage et la résignation restaient les vertus primordiales. Alors, on chantait « pour se donner du coeur ».

Résultat de recherche d'images pour Les chansons ont tant vécu, ont fait résonner tant d’âmes qu’elles demeurent chargées de puissance; qu’elles restituent, dès leurs premières notes, un état d’esprit nostalgique, et qu’en les égrenant, on sent en soi ressurgir les réminiscences, les souvenirs. Est-il rien de plus évocateur que la chanson? Elle irait de pair avec les parfums. L’arôme des chansons détermine une aspiration qui vous ramène aux temps révolus, et parfois vous déchire en rappelant les bonheurs envolés.

La chanson est en soi profondément mystérieuse dans son mode, dans sa création, dans son succès. Il ne suffit pas d’allier un grand poète et un grand musicien pour faire une bonne chanson. C’est bien plus difficile. Il semble que la chanson naisse d’une vérité profonde et inconsciente, d’une expression qui dépasse le compositeur; qu’elle ait des vertus personnelles et une sorte de génération spontanée. Chanson populaire, d’ailleurs la seule vraie, sans doute, qui paraît un soliloque instinctif, loin de toute contrainte. Sur des paroles pauvres et des airs indigents, la bonne chanson emporte l’âme. Quel de nous ne dresserait pas l’oreille aux premières notes de Compagnons de la Marjolaine?

Les chansons pour lesquels Mercier a donné des images appartiennent toutes au XVIIIe siècles. Comme les argenteries et les monnaies  elles se voient un peu usées d’avoir tant servi, et plus fines encore, ayant acquis un émaciement plus délicat, un poli plus brillant, et cet attendrissement de la forme qui sait émouvoir…

Extrait de la préface de Jean de La Varende 1953 du recueil Nos vieilles chansons.

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A propos Brune

Mère-enseignante de 8 enfants. Site: grandirpresduchataignier
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