La transmission: une ouverture sur l’autre


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Muriel Dawson

Combien de fois n’ai-je avancé à tout petits pas lors d’une promenade avec un de mes bambins? Nous prenions le temps de nommer chaque objet que l’enfant pointait: un « caillou », une « fleur », « une coccinelle ». Je nommais chaque mot afin qu’il l’intègre naturellement.A ce stade l’enfant assimile le monde à partir  de lui-même, de son tout petit univers et essaie de le comprendre. Ce monde est d’abord si petit, si familier, si rassurant! Cette entrée en matière dans la vie convient au rythme du bébé . Le tout-petit ramène tout à lui et nous devons le rejoindre là où il se trouve.

A mesure qu’il grandit, son univers s’ouvre.

bricoL’enfant apprend qu’il fait partie du monde, qu’il est partie prenante de l’humanité. Tout ne tourne pas autour de lui. D’autres ont vécu avant lui et il reçoit l’héritage de ceux qui l’ont précédé. Apprendre à lire, à écrire, à compter c’est entrer dans la compréhension du monde. C’est en recevoir les clefs! Recevoir cet enseignement de l’autre (que ce soit du parent ou du professeur) c’est accepter l’altérité, la différence et l’apport que les autres peuvent lui apporter. C’est l’acceptation de l’autre qui vient modifier ce qu’il est et le fait évoluer! Car il devient en grande partie ce qu’il est grâce à sa relation aux autres.

En IEF, il nous faut être prudent à veiller à la socialisation de notre enfant en le mettant en contact avec d’autres enfants et adultes afin d’ouvrir son horizon. Mais ce n’est pas suffisant. Une socialisation « culturelle » est également nécessaire afin de l’aider à comprendre le pays dans lequel il vit (CIDE article 29, 1-C). Les récits, les romans des grands auteurs qui ont forgé notre culture sont une richesse à transmettre en héritage. L’histoire du pays et du monde sont des repères indispensables afin de comprendre la société d’aujourd’hui et pour en comprendre les enjeux de demain.

ardoise

Albert Anker

Enfin, j’irai plus loin. L’enfant a besoin de recevoir un bagage de base en lien avec ses camarades de l’école. Il appartient à une génération donnée. Il aura à assumer en tant qu’adulte des responsabilités de citoyen dans le monde réel qui l’attend et dont les enjeux sont énormes tant au plan de l’environnement mais également au plan politique. Il aura besoin de connaissances en mathématiques qui sont devenus incontournables dans le paysage de notre civilisation. Sa différence IEF sera d’autant un atout qu’il n’aura aucune carence dans son bagage scolaire.

L’enfant qui grandit est heureux de devenir partie prenante du monde qui l’entoure. Il est heureux de quitter le stade du bébé qui le maintient au niveau de son moi limitatif . L’auto centrage autour du moi devient restrictif lorsqu’on ne veut pas l’apport des autres. La transmission lui permet d’entrer en relation avec les autres ce qui l’aide à devenir plus riche de l’humanité en partage.

A propos Brune

Mère-enseignante de 8 enfants. Site: grandirpresduchataignier
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2 commentaires pour La transmission: une ouverture sur l’autre

  1. Joëlle dit :

    Encore un article intéressant, si agréablement « différent » de l’IEF habituel !

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