J’ai appris une nouveau terme, la virocratie « le pouvoir de ce qui devient viral ». c’est la définition qu’en fait Normand Baillargeon (qui a été professeur en sciences de l’éducation et l’auteur de Liliane est au Lycée. Il s’agit d’un phénomène lié aux réseaux sociaux « sous la surabondance des informations, on est sans cesse invité à cliquer, à liker, à tweeter, à partager ou à commenter. »
Nous vivons dans une société de l’émotion et post-factuelle (autre nouveau mot). « Ce qu’on désigne par là, c’est un certain état de la conversation démocratique dans lequel nous nous retrouverions et qui serait caractérisé par ceci que les faits, et partant la vérité, n’ont plus guère d’importance, voire plus du tout. » (pour en lire davantage).
Les émotions prennent souvent le relai dans ces réseaux et ce, au détriment de la réflexion. L’IEF n’échappe pas à ce phénomène. Pourtant, Normand Baillargeon le rappelle, nous devons résister à cet appel de la virocratie qui porte un grand coup à la nécessaire prise de distance que demande une réflexion sur les sujets.
Les opinions, les idées peuvent diverger. C’est même très sain! Ce qui ne l’est pas c’est lorsque les émotions prennent le pas sur la pensée:
« Ce sont alors les sentiments et les émotions qui prennent le pas, et il me semble voir ici une part de ce qui explique ces postures morales, assurées, indéfectibles, dans lesquelles on veut se poser et être reconnu, et au nom desquelles on fustige ceux et celles qui n’adoptent présumément pas les mêmes que nous.
Tout cela parfois tient non seulement désormais lieu de débat, mais finit par l’interdire, dans une atmosphère viciée où grandit ce qui ressemble de plus en plus à des échanges d’ad hominem sur les stéroïdes.
… et inquiétants
J’aimerais me tromper.
Parce que la conversation démocratique mérite infiniment mieux.
Parce qu’elle se nourrit du choc des idées.
Parce qu’aucun sujet ne devrait y être tabou.
Parce qu’on n’avance pas si on se contente de se poser comme moralement supérieur ou en insultant les gens.
Parce que nos idées sont plus solides de s’être confrontées à qui les conteste. »
Je pense nécessaire de rappeler que l’on peut débattre des idées, mais qu’il demeure avant tout essentiel de respecter la personne qui les défend.
À rappeler, en effet… Et dans tous les cas de figure.
Absolument!