La simplicité


DSC06512J’entame ma vingt-deuxième année d’IEF . Fidèle au poste. Je prends une année à la fois, aucune n’engage automatiquement la suivante! Aucun militantisme ni prosélytisme n’est à la base de cette décision. Nous pratiquons l’école à la maison car elle convient à notre famille. Nos enfants s’y épanouissent, y progressent. Nous ne faisons pas l’IEF parce qu’ils  sont ainsi meilleurs (à l’école certains sont plus performants que les nôtres)! Nous vivons l’IEF car nous donnons à nos enfants ce que nous croyons être le meilleur pour eux… en gardant en tête de les intégrer à notre société.

J’ai pu assister à tellement de publicités mensongères inondant les réseaux de l’IEF depuis deux décennies. S’il faut un minimum de ressources pour entreprendre un tel parcours, nos enfants ne seront pas plus « heureux », « intelligents » avec le matériel fort dispendieux qu’on ne cesse de nous vanter…

Plusieurs parcours IEF peuvent nous faire rêver! Un tour du monde en goélette à découvrir les poissons tropicaux nous semble un enseignement tellement plus « vivant » que notre encyclopédie sur le coin de la table de cuisine… Mais la goélette dans les tempêtes océaniques est-elle l’endroit le plus sécuritaire pour instruire son enfant?

Les maisons d’édition regorgent d’astuces pour vendre des livres plus merveilleux les uns des autres et les parents soucieux (ceux d’IEF le sont particulièrement…) y sont sensibles. Que n’ai-je ce budget illimité pour acheter tout ce matériel dont je rêve pour mes enfants!

Je ne nie pas que tous ces livres, ces cahiers fabuleux soient stimulants pour les enfants! Ils sont peut-être (j’insiste sur le peut-être) utiles. Pourtant, l’essentiel n’est pas là…

L’école à la maison a un coût, on ne peut le nier. Vous n’aurez aucune allocation de rentrée si votre enfant ne suit pas un cours par correspondance. Il faudra des cahiers, des feuilles, des stylos, des crayons, le petit matériel… Il faudra quelques manuels de base (trouvés parfois d’occasion ou pas). On doit aussi compter les inévitables photocopies (même si j’espère en faire le moins possible -cette année, c’est raté!). Il y aura sans doute quelques visites pédagogiques et les activités permettant aux enfants de socialiser.

Une fois ces dépenses essentielles effectuées, le reste n’est que superflu… Le matériel fort joli et onéreux n’est pas une nécessité. Les ventes de services autour de l’IEF ne sont pas nécessaires non plus. Vous avez tout sur le net pour répondre à vos questions (blogs, pages Facebook, forum…).

DSC06224Cependant, une seule chose est absolument essentielle et ne peut s’acheter: votre présence. Un enfant ne peut pas se gérer par lui-même! Nous aurons beau lui fournir le meilleur matériel, l’inscrire à des CPC, si nous ne sommes pas là à ses côtés à le suivre, notre enfant aura du mal à avancer. Pour enseigner à notre enfant, nous devons lui donner de notre temps: du temps pour lui expliquer les leçons, pour lui répéter les explications, pour accompagner son raisonnement (« toujours » prend toujours un s), pour l’encourager, le valoriser, le « corriger » dans ses erreurs, pour évaluer sa progression, pour être réactif et répondre  à ses intérêts, pour l’orienter afin qu’il développe ses passions, pour lui offrir du temps pour jouer, pour explorer la nature ou le parc de la ville… Le temps est gratuit mais n’a pas de prix.

La prochaine fois que vous vous assoirez avec votre enfant à cette table de cuisine en guise de classe improvisée, que vous sortirez les cahiers achetés au supermarché du coin, en suivant le manuel d’occasion que vous aurez choisi,   réjouissez-vous de penser que vous lui donnez l’essentiel en vous consacrant à cette noble tâche!

A propos Brune

Mère-enseignante de 8 enfants. Site: grandirpresduchataignier
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22 commentaires pour La simplicité

  1. Odile dit :

    Merci pour ce rappel tellement sensé, à se disperser on pourrait en oublier l’essentiel.
    Odile.

  2. mathilde dit :

    Merci pour ce très beau billet !

  3. Sylvie dit :

    Je partage totalement ta réflexion !

  4. Véronique dit :

    Très belle réflexion…j’y penserai en ouvrant mon vieux livre dans quelques jours 😉
    Assis sur nos vieux bureaux mais… pour une nouvelle année:)
    Bonne rentrée !

  5. Chris Herlin dit :

    Très juste…bonne entrée scolaire … à la maison 😉

  6. Très bel article. Puis-je relayer ?

  7. Verveine dit :

    Que le dernier paragraphe est plaisant ! Ne pas oublier de le relire en cours d’année, en cas de doute ou de découragement.😊

  8. martine42 dit :

    Bonjour,
    Très beau sujet et message en effet ! Melle J. débute son IEF et les problèmes pointent car le CPC a un niveau qui n’est pas comparable au niveau qu’elle a en fin d’année de CE2.Les premières semaines on risque de « ramer » un peu .
    Martine42

    • Brune dit :

      C’est normal de « ramer » un peu en début d’année. Nos enfants à a reprise sont comme des « pieds » mis dans des sandales tout l’été: quand on doit les rentrer dans des chaussures, ils n’y sont pas à l’aise au départ. Et pourtant, en cours d’année le confort dans la classe sera bien là! Bonne chance dans cette nouvelle aventure 🙂

  9. ACT dit :

    Bonjour Brune ,
    Bonne reprise à vous et à vos filles. Ici, il n’y a plus que des étudiants.
    Belle année de découvertes.

  10. Carine dit :

    Je viens de relire votre billet, c’est tellement vrai et remet les pendules à l’heure! Concrètement, comment encouragez- vous et valorisez vous vos enfants, j’ai souvent peur de mal m’y prendre et de dire des mots qui pourraient être mal interprétés! Merci

    • Brune dit :

      Je choisis le matériel. Je tiens compte de l’intérêt de l’enfant, mais choisis davantage pour moi. Si j’aime le matériel (support scolaire, textes, méthodes etc…) je le transmets avec plus de passion et mes enfants embarquent mieux. Je soigne aussi l’environnement. L’hiver, on prend une tisane en après-midi à côté du cahier, on veille à la bonne ambiance. La classe, où qu’elle soit se présente d’abord conviviale… Et pour encourager, je pense qu’il faut croire aux capacités de son enfant. Dès que pointe un point positif, je le souligne! Je suis exigeante, mais les enfants savent que lorsque je les complimente c’est que c’est vraiment bien. Exemple? Hier ma CE2 a recopié une petite citation en écrivant ses lettres sur deux lignes plutôt qu’une. Je sais qu’elle s’appliquait, mais pas de la bonne façon. J’ai détaché la feuille car c’était la première du cahier et lui ai dit combien c’est important que la première page du cahier soit « jolie » on se relâche après dans l’année. Je lui ai demandé de recommencer en rentrant les lettres dans l’interligne (ce n’était pas tellement long non plus: pas abusif). Et là, elle a très bien réalisé son exercice de copie. Aussitôt, j’ai démontré mes encouragements « Voilà, que c’est joli: c’est exactement cela. Tu vois comme tu réussis bien! »
      Des trucs comme cela… encourager les réussites plus que les insuccès, mais, expliquer également quand le travail n’est pas celui que j’attends.

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