Les grands discours sont parfois (sinon souvent) vains. Un texte littéraire illustrera davantage notre propos à travers un récit. La fable de La Fontaine sur Le laboureur et ses enfants fait partie de ces petits textes qui prédisposent au travail.

Peu importe ce que fera notre enfant plus tard, ce que seront ses passions, ses intérêts. La valeur du travail sera ce qui lui sera le plus précieux. Je ne parle pas du travail au sens « d’employabilité », je veux dire, cette discipline intérieure qui le porte à surmonter ses petites « paresses » de volonté afin d’être satisfait de lui-même.

Je leur fais apprendre par cœur…

Le Laboureur et ses Enfants

Travaillez, prenez de la peine :
C’est le fonds qui manque le moins.
Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
Que nous ont laissé nos parents.
Un trésor est caché dedans.
Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
Creusez, fouiller, bêchez ; ne laissez nulle place
Où la main ne passe et repasse.
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
Il en rapporta davantage.
D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
De leur montrer avant sa mort
Que le travail est un trésor.

Jean de La Fontaine (1621-1695)