Il n’est pas toujours facile de décider de la marque que nous allons donner à notre école maison. Quand nous démarrons, il y a tant de personnes autour de nous, qui sûres de leur fait, semblent avoir trouvé la méthode pour « réussir » le parcours IEF de leur(s) enfant(s)…
A dire vrai, il existe deux approches qui diffèrent passablement dans le courant IEF. Une est issue davantage du courant « unschooling » et s’inspire du principe que nous devons partir des intérêts et de la motivation de l’enfant. La seconde valorise la transmission et désire intéresser l’enfant à un savoir qui n’est pas forcément naturel à acquérir.
Quelle mode utiliser avec ses enfants?
La réponse n’est pas aussi simple qu’elle ne pourrait y sembler. Nous sommes parfois confrontés à des situations que nous ne désirons pas… J’ai croisé plusieurs familles qui, ayant déscolarisé, se retrouvent avec un enfant totalement allergique à tout apprentissage scolaire… Ces enfants ont souvent connu un parcours scolaire rempli d’échecs, quand ce n’est pas de harcèlement. Alors, tout ce qui ressemble de près ou de loin à l’école sera aussitôt rejeté. Dans ces cas particuliers, les parents n’ont souvent pas d’autre choix que de reconstruire le goût d’apprendre chez leur enfant afin de l’amener très graduellement à ouvrir ses horizons. Il lui faut d’abord redécouvrir la plaisir d’apprendre par d’autres voies avant de restructurer les apprentissages. Il y a également tous les enfants qui ont un handicap d’apprentissage…
Depuis les tout débuts, mes enfants ont tous été scolarisés à domicile. Nous étions en dehors de la France, nous désirions une instruction française, cela nous a conduit vers l’IEF. Les deux premières années de mes aînés, j’ai procédé davantage en « unschooler »! Je pensais que mes fils apprendraient tout à partir de leurs motivations et dans la joie permanente. C’est vers les huit ans de mon aîné que j’ai réalisé que le goût de l’effort passait par une certaine « contrainte ». Si à l’écrit on veut dépasser un certain niveau, il est difficile de faire abstraction de l’effort nécessaire relié à l’écriture. A l’époque (vers la fin des années ’90), la question ne se posait pas: écrire était encore considéré comme un passage obligé d’une bonne instruction…
Le discours d’aujourd’hui a bien changé… Je rencontre beaucoup de jeunes qui détestent écrire, et qui d’ailleurs écrivent très peu. Les programmes scolaires commencent à s’orienter davantage vers l’exercice orale de la langue. Est-ce un hasard si les jeunes 16-24 ans sont davantage des « youtubeurs » que des « blogueurs » pour s’exprimer sur internet?
Pour ma part, plus aucune hésitation: je choisis ce que mes enfants verront dans l’année scolaire. Bien sûr, il m’arrive de tenir compte de leurs goûts, de leurs passions! Évidemment , un enfant qui affectionne les pandas apprendra davantage sur eux que sur n’importe quel autre animal! Mais, il ne s’agit pas de cela pour moi… Ceci est un détail de l’apprentissage.
Mon principal objectif en pratiquant l’IEF est d’offrir des outils à mes enfants. Je suis convaincue que lorsqu’ils ont ces outils, les enfants sont ensuite capables de développer leurs intérêts et leurs talents d’eux-mêmes!
Faire un travail sur les Playmobils une fois, pourquoi pas, mais orienter tous les apprentissages en passant par les intérêts uniques de l’enfant? Non…
Je crois que mon rôle est de l’ouvrir à un vaste champ de connaissances. Tout ne l’intéressera pas, bien sûr. Mais je me dois de lui offrir ce choix. Parfois, un enfant devient passionné en découvrant un sujet qu’il n’avait jamais vu auparavant!
Je pense que les choix de l’enfant , si on ne part que de lui-même, lui offrent une vision très étroite… La culture générale aide au développement de l’intelligence . Plus une personne acquerra de connaissances, plus elle fera de liens et développera son intelligence.
Il en est de même pour l’effort. Pour accéder à un niveau supérieur de connaissances il nous faut développer le goût de l’effort. La musique est une merveilleuse illustration de cet exemple: un enfant qui ne pratique pas un instrument, ou si peu, restera limité quant à la capacité d’en jouer. Ce n’est pas grave en soi. On n’est pas « obligé » de jouer de la musique.
Il en va autrement au niveau de la langue et de l’écrit. Beaucoup d’enfants détestent écrire… Ce n’est pas étonnant, car c’est fatigant d’écrire, surtout si on ne pratique pas souvent! Mais écrire, posséder sa langue a un impact autrement plus important dans la vie. Écrire permet d’organiser sa pensée . Joseph Hanse disait:
« Notre langage fait notre richesse parce qu’il enrichit notre pensée elle-même. Nécessaire à l’expression de notre pensée, il l’est d’abord à l’élaboration de celle-ci. »
Le monde qui vient aura ses défis (comme chaque période de l’histoire). Nos enfants devront trouver des solutions à ces grands défis. Cela nécessite des capacités à penser, à réfléchir, bien supérieures à la compétence de savoir consommer pour faire rouler l’économie…
comme je suis d’accord!!!! Comme dit souvent un de mes amis « le meilleur moyen de rendre intéressant un sujet qui ne t’intéresse pas, c’est de t’y intéresser… »!
Tu diras à ton ami que c’est très juste. Je pense qu’il nous incombe aussi à nous parents et/ou enseignants, de savoir nous intéresser à beaucoup de domaines afin de les transmettre 🙂