La quatrième est consacrée essentiellement à la littérature du dix-neuvième siècle. Le poète Emile Verhaeren (1855-1916) s’insère bien dans cette suite d’études. Ce poème emprunte plusieurs images fortes qui nous font ressentir le départ de la saison froide et l’arrivée du printemps. Il est écrit en vers libres. Nous y repérons plusieurs métaphores que nous pouvons exploiter avec un élève de cet âge.
L’heure d’éveil
C’est mars!
Un lent soleil convalescent,
là-haut, se penche à la fenêtre
et sur terre pénètre.
C’est Mars!
Le vieil hiver s’enfuit au Nord;
comme un oiseau qui secouerait ses plumes,
l’aube neuve laisse tomber les brumes.
C’est Mars!
L’âpre midi s’est attiédi;
le ciel étend sur les clairières
les tabliers de sa lumière.
C’est Mars!
Le crépuscule incline aux longs miroirs
des lacs pensifs ses bras qui glissent
et s’enfoncent sous les eaux lisses.
C’est Mars!
Et le printemps, voici qu’il s’apprivoise
avec les premiers chants d’oiseaux
et qu’aux étangs couleur d’ardoise
les humbles gens de la paroisse,
pour préparer leur chaume et border leurs closeaux,*
coupent les long et blancs roseaux.
Emile Verhaeren
*petits clos.