D’où vient le stylo-plume ? Comment est-il fait? Ce simple objet offre une belle occasion de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Pour ma CE1, je me suis concentrée avec elle sur un bref historique de l’outil, sur la fabrication du stylo-plume ainsi que de nommer les différentes parties d’un stylo-plume. La séance d’exploration du matériel lui a particulièrement plu. Mes collégiennes ont creusé plus loin. Celle de 6e étudie l’antiquité cette année, cette leçon rejoint naturellement la naissance de l’écriture (à Sumer).
Nous pensons toujours que la plume d’oie est l’ancêtre du stylo-plume. Ce n’est pas tout à fait exacte. Elle dispute la place au calame de roseau. Selon les régions du monde, les outils ont pu différer. Petite précision, l’oie n’était pas l’unique « fournisseur » de plumes destinées à l’écriture. Le corbeau, le coq de bruyère, entre autre, ont également prêté leur plumage. Mais tôt dans l’antiquité, on constate que ces plumes s’usent rapidement et on conçoit des becs en cuivre (Egypte) ou en bronze (Rome) pour parer à cet inconvénient. Ces pointes n’étaient pas souples comme celles d’aujourd’hui.
Au fil des siècle, l’amélioration de la pointe des plumes n’a cessé de préoccuper les recherches. On trouva enfin dans l’acier un matériau suffisamment souple et résistant pour répondre aux besoins de l’écriture. Au 19e siècle, c’est l’Angleterre qui eut le monopole de l’exportation des pointes de plume en acier souple . On utilisait alors des porte-plumes auxquels on fixait les pointes de plume et on trempait le bec dans un encrier. En France, la marque qui s’imposa fut la Sergent-Major. Pendant près d’un siècle, ce furent les stylos utilisés par les écoliers. Après la bataille de 1870 où la France perd l’Alsace et la Lorraine ce nom est synonyme de l’exemplarité des soldats dans la reconquête de ce territoire. En 1919, le nom de ce porte-plume devient synonyme de la victoire!
La plume de l’écolier d’aujourd’hui est munie de cartouches jetables. La pointe est également plus solide qu’autrefois. Il existe également des plumes de luxe à pointe dorée. Elles sont munies d’un système de pompe pour emplir un réservoir interne.
Place à l’exploration des outils:
Avec les enfants, nous avons taillé en pointe une tige de bambou qui nous a servi de calame. Elles se sont exercées à tracer sur du papier avec la pointe du calame trempée dans de l’encre. Je n’avais pas sous la main d’encre violette. J’ai ouvert une cartouche ordinaire et l’ai versé dans une petite tasse en porcelaine (de poupée).
Puis, changement d’outil, à l’aide d’une plume de bricolage, elles ont fait le même exercice de traçage sur une feuille.
Les filles ont également essayé de tracer avec la pointe d’un clou comme recommandé dans une leçon tirée d’un manuel ancien. Nous nous rendons compte que bien qu’en métal le clou manque de souplesse et ne constitue pas un bon outil d’écriture.
Ce qui a cependant absorbé un bon moment mes « élèves » fut le porte-plume des écoliers d’autrefois. J’avais deux exemplaires des années ’30 et un autre acheté dans un musée de l’école. La pointe est plus souple, le bec se sépare quand on appuie et permet les fameux « plein » et « délié » des écritures d’autrefois. La plume glisse moins, il faut tremper souvent le bec mais l’écriture permet de jolies lettres quand on commence à maîtriser l’outil.
J’ai demandé un schéma de stylo-plume (simple pour la CE1) et plus élaboré pour les collégiennes. Une façon d’intégrer du vocabulaire précis. Mes 4e et 6e ont également, comme il se doit, produit un petit texte récapitulant la leçon.
Un petit vidéo montre la fabrication de stylos plumes à pompe:
Cette semaine, nous ferons sur le stylo à bille…
Très intéressant. Merci.
🙂
Il y a de cela plusieurs années, j’avais pris un cours de calligraphie et mon professeur nous avait fait faire un exercice en taillant ce qu’on appelle chez-nous un bâton de « popsicle » (je crois qu’en France vous dites peut-être une sucette glacée???)
On prend le bâton et à l’aide d’un canif, on taille une espèce de pointe et ensuite on fait une petite entaille au milieu pour permettre à l’encre de bien couler. C’est un peu gros mais ça fonctionne vraiment!
Ah! c’est une très bonne idée, en plus, cela permet de comprendre le trajet de l’encre…Merci!
En parlant d’encre, je ne sais pas si tu as fait une leçon sur celle-ci. Mon professeur de calligraphie nous avait fait une démonstration sur les différentes techniques pour faire de l’encre. Avec de la suie, avec du brou de noix, etc… À chaque automne, lorsque je vois des glands de chêne par terre, je me dis tout le temps qu’il faudrait que j’en ramasse pour faire de l’encre (je crois que c’était une des méthodes employées au moyen-âge). Ensuite, il nous avait montrer comment faire notre propre encre de Chine en frottant un bâton (je ne me souviens plus qu’elle est le nom de cette substance) dans une quantité d’eau.
Aujourd’hui, on parlera du stylo bille, mais la semaine prochaine, j’avais prévu fabriquer de l’encre maison, et même de l’encre sympathique! Nous avons déjà testé le brou de noix pour teindre… Mais, la saison des noix est loin.
Bjr,
patience, ns sommes en Septembe
Question pour Terry : pourrais tu donner la » recette » pour le fabrication de l’encre, aussi bien qu’avec les coques de noix ?
Bien à toi
Terry, si tu passes par ici, c’est vrai que cela serait bien!