Pour le retour en classe après les vacances d’hiver j’ai eu l’agréable surprise de nous voir tous debout à six heures du matin. Nous avons donc pu entamer la journée à 8 heures sonnantes. J’aime commencer tôt, car il me semble que nous remplissons mieux nos journées.

Comme il s’agit d’une année bissextile, l’occasion était trop bonne pour ne pas faire une petite leçon de vocabulaire tout en expliquant le pourquoi de ce jour intercalaire.

Nous avons commencé par regarder l’étymologie de « bissextile » avant toute chose. Ainsi, « bis » veut dire en latin « deux fois ». Nous ne manquons pas de rappeler que dans les refrains que l’on doit répéter, nous voyons ce petit mot dans les chansons. « Sextum » est employé pour spécifier le sixième jour avant les calendes de mars. Nous en référons ici au calendrier romain qui correspond pour nous au dernier jour de février. Le calendrier romain auquel on réfère s’appelle le calendrier julien d’après Jules César. Notre calendrier s’appelle grégorien, d’après le pape Grégoire XIII et adopté en 1582.

Nous nous sommes un peu éloignées du sujet en abordant l’étymologie de calendrier. Ce mot provient de l’antiquité romaine et signifiait littéralement « registre des dettes ». Calendarium est lui formé sur « Calendae » qui désigne le 1er jour du mois chez les Romains. Les  « Calendae » (du verbe « calo » qui signifie « placer , poser ») sont à l’origine les jours repères placés, fixés pour le paiement des échéances. Le tout était consigné sur un « registre de dettes ». D’ailleurs avec ce mot « calende » nous avons tous en tête « aux calendes grecques »qui a été prononcé par Octave Auguste pour dire « jamais » ou plutôt « le lendemain de jamais ». Une expression française se rapproche de ce sens « la semaine des quatre jeudis ».

Puis,  nous sommes revenues à bissextile.  J’ai fait remarqué à ma plus jeune que février avait 29 jours cette année. Ce qui, en CE1, lui a paru tout à fait normal! Il a fallu spécifié qu’habituellement février comporte 28 jours: c’est le mois le plus court! Pourquoi alors avons-nous ajouter un jour intercalaire en février? Ce mot étant assez nouveau pour elles utilisé ainsi, je demande donc à mes collégiennes de donner la définition de intercalaire et intercaler. Et nous ne manquons pas de référer aux intercalaires des classeurs qui s’intercalent entre les feuilles…

Pour entrer dans l’explication, je dessine au tableau la révolution de la Terre autour du Soleil. La Terre met 365 jours et 1/4 pour accomplir son « voyage ». Ainsi, 1/4 de jour équivaut à 6 heures. Dans le calendrier romain, ces heures d’une année sur l’autre, compilées dans le temps ont fini par décaler fortement le calendrier utilisé par les romains vis à vis du calendrier solaire, d’où la nécessité de rattraper ces heures afin de faire concorder les deux calendriers. Dans le calendrier grégorien, on ajoute un jour à février tous les quatre ans pour rattraper les quatre fois six heures qui, sinon, s’accumulent et décalent tout! Avec la CE1, je démontre que les six heures multipliées par quatre (pour tous les quatre ans) font vingt-quatre heures. Il y a vingt-quatre heures dans une journée! Voilà notre 29 février expliqué…

Ma petite a dessiné la révolution de la Terre autour du Soleil dans son cahier et rédiger les phrases de cette leçon. Mes collégiennes, elles, ont dû retranscrire ce qu’elles avaient compris de la leçon en plus des définitions des mots de vocabulaire. Une leçon simple sur un jour qui ne revient que tous les quatre ans.