Depuis quelques jours, l’hiver, la grisaille et le vent rendent nos promenades moins avenantes. Quand les bourrasques se décident à souffler, nous préférons rester à l’intérieur bien à l’abri. Nous écoutons les plaintes du vent avec une impression mélangée. Heureuses d’être à l’intérieur dans la chaleur de la maison, nous éprouvons une certaine appréhension devant le déchaînement des rafales qui secouent les arbres du jardin. Ma plus jeune écarquille les yeux et serre sa peluche: « Ce vent va-t-il emporter la maison? »
Nous observons que le temps est chamboulé cette année. Aux déferlements éoliens et aux pluies battantes qui ont succédé au temps doux de janvier, la nature est sur le qui-vive, laissant pousser quelques têtes de jonquilles et quelques bourgeons aux arbres, quand ce n’est pas des fleurs aux amandiers! Dans l’herbe, déjà les pâquerettes ont sorti leur collerette blanche ornée d’un rayon rouge. Les perce-neiges, sans neige, percent l’herbe en laissant pendre, dépitées, leur corolle blanche. Elles se sont fait prendre au jeu du « faux » printemps! Et visiblement moi aussi, puisqu’il semble que les violettes ont fleuri et que je ne les ai pas vues. Moi qui les attendais pour en faire un sirop…
L’année file, les cahiers se remplissent, les fêtes défilent. J’ai peu de temps pour écrire sur ce blog! Je m’y consacre ce matin aux aurores avec plaisir! Bien heureuse insomnie! Pour aider au budget, je donne des cours de soutien cette année. J’accompagne un jeune handicapé cognitif dans l’alphabétisation. C’est aussi cela l’IEF. Il y a des périodes plus « maigres » où il faut trouver des solutions (souvent temporaires) pour garder le projet viable.
J’ai ouvert une petite fenêtre afin de partager le fait que ce mode de vie nous demande par moment de la créativité pour joindre les deux bouts! Je pense que la réalité de l’expérience de vie en classe-maison appelle la véracité sans étalage … Un blog n’est pas à mes yeux un journal « extime ». Tout le souci est de partager sans révéler! Ma petite aimerait bien d’ailleurs que ce blog serve à rapporter ses exploits! Mais non! Le but est de tenter de partager une expérience d’IEF avec ses bons moments, ses défis et ses façons de travailler qui nous sont propres et qui rejoignent parfois d’autres parents désirant aller dans le même sens. La variété des blogs permet à chacun d’y trouver sa couleur! Enseigner à ses enfants est un travail qui n’est pas un métier tout en en étant un! Après vingt ans d’expérience, le désir de communiquer à d’autres ces sav
oirs accumulés au fil des ans prend place en nous comme dans n’importe quel autre « métier »!
On se demande toujours quelle prétention nous pousse à tenir un blog… Pour ma part, je suis touchée par la générosité incroyable et la gratuité de plusieurs blogs IEF ou de professeurs. Ceux-ci sont le reflet de ces lieux modernes de don de soi qui témoignent que l’humain est encore capable de désintéressement. Nous entrons dans leurs blogs et trouvons un puits d’abondance: nous pouvons nous servir et en redemander, cela demeure gratuit! C’est cette générosité qui m’a appelée au partage à mon tour…
C’est si joliment dit, comme toujours…C’est murmuré modestement et doucement comme une caresse. Merci pour ce joli blog empli de poésie!:)
C’est gentil!
Quelle coïncidence! J’ai commencé aussi cette année à donner des cours privés pour joindre les deux bouts. L’école maison porte des limites tangibles parfois.
Tiens même topo chez toi! En même temps, on a eu déjà l’occasion de se parler de ces « cordes raides » par moment dans le passé 😉 Ces révélations mutuelles ne sont pas une surprise pour nous!!!
Il est bien joli, votre texte sur l’hiver, il fleure bon, par son mélange de poésie et de vérité des sentiments, ces « manuels anciens » que vous évoquez souvent, avec un même souci qu’eux du mot juste ! Vous dites, par rapport à l’écriture d’un blog, « partager sans révéler »… mais la seule écriture en révèle déjà tellement !!
« Prétention », dans certains cas, sûrement, ou mal de vivre, timidité, impossibilité de « dire » autrement que par le moyen de l’écran… Pour ma part, le blog est né à l’origine d’une double immense colère, d’abord liée, en effet, à l’idée de gratuité, colère contre toutes ces « aides en ligne » qui demandent de payer « pour voir la suite » (et les ados paient, car ils ne sont pas armés pour décrypter sur quelques lignes le peu de valeur qui menace !), en fait pour recevoir de la pâtée pour chiens, dont on se demande parfois qui a pu oser écrire de telles monstruosités sur un texte ; ensuite, colère contre certains collègues qui protestaient contre le fait que leurs élèves allaient « chercher » sur Internet une réponse toute faite… parce qu’eux-mêmes ne prenaient pas la peine de vérifier sur Internet les sources existantes, de chercher à formuler autrement un questionnement, voire de proposer un autre type d’activité que la sempiternelle « analyse » du texte… Après, oui, il y a eu la notion d’aide, de partage… Internet peut devenir le pire… mais offrir aussi de beaux cadeaux, vous m’avez fait découvrir l’IEF, ses plaisirs, ses joies, mais aussi ses découragements et ses difficultés. Bon courage…
Comme quoi la colère peut-être un vecteur positif puisqu’il vous a amené à créer ce bienheureux site!
Malheureusement, effectivement, internet a ses grands revers… C’est pourquoi toutes ces générosités en ligne sont rafraîchissantes par les temps qui courent!