Un poème qui accompagne bien la période des découvertes qui ont amené les navigateurs à fouler le sol d’Amérique.
Les conquérants
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.
Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde Occidental.
Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;
Ou penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.
josé-Maria de HEREDIA (1842-1905)
Un magnifique poème, aussi bien pour la vision du décor que pour la « métamorphose » des hommes, et d’une rare richesse sur le plan de la versification… Bon courage pour faire ressentir tout cela à une encore petite demoiselle ! En parallèle, si vous commencez à aborder en 4ème l’argumentation (sans entrer dans les détails), une lecture intéressante, qui inverse le point de vue, en donnant celui des peuples futurs colonisés (plus tardif, au XVIII° siècle, mais ce sont les mêmes « conquérants » avec les mêmes buts) : http://www.bacdefrancais.net/supplement.php
Merci de votre passage chère Ghislaine, je n’avais pas tout vu cela dans le poème. Votre commentaire enrichit ma démarche. Je vais consulter ce lien de ce pas…