îLe vent souffle rageusement dehors. Nous sommes bien au chaud dans la classe à travailler. Quelle chance d’être à l’intérieur alors que les arbres plient sous la fougue de la bise. Curieusement, ce temps favorise notre travail, lui donne de l’énergie. Nous savons qu’il vaut mieux éviter d’être dehors, alors nous remplissons bien notre temps scolaire: « Lou tems passo, passo lou ben « : Le temps passe, passe le bien!

Ma plus jeune ne réalise pas toujours la nécessité de travailler. Elle le fait de bon cœur sans trop se rebiffer, mais il faut tout de même accompagner le travail d’un peu de jeu.

Depuis l’automne, nous travaillons la grammaire avec les fichiers accompagnants  l’Oiseau-lyre du blog Bienvenue chez les p’tits

Comme le travail grammatical et celui de l’écriture des mots sont fastidieux, cela rebute bien des enfants. On m’a demandé d’expliquer comment je procède avec une CE1 pour lui faire écrire les mots sans qu’elle ne rechigne.

Le travail de l’orthographe me paraît tellement essentiel   qu’il vaut la peine de développer un climat stimulant pour l’acquérir. Quand mon enfant n’a pas envie de faire un effort (en CE1- CE2 on y est confronté), j’essaie de passer par le jeu.

Comment faire un jeu d’une série de mots à connaître?  Ce qui marche pour nous ? Un jeu de simulacre de « compétition » ! Dans la préparation de la dictée, ma fille doit apprendre l’orthographe de plusieurs mots. Au début de la matinée nous les pratiquons. Je dessine un tableau de pointage avec son nom et le mien. Je lui demande ensuite d’écrire les mots du jour (après avoir lu sa lecture tirée de l’Oiseau-lyre) . Je lui donne des indices pour ceux qu’elle ne connaît pas. Le but n’est pas l’évaluation mais d’acquérir les mots avec le bon orthographe dès le départ. Inutile de la laisser tâtonner quand elle ignore le mot. Je lui suggère fortement l’orthographe… Ainsi, « c’est le « en » de vent. A la fin il y a une lettre muette… Pour connaître cette lettre muette pense à un mot au féminin de la même famille etc… Après l’avoir écrit, elle me l’épelle et moi, je l’écris au tableau.

Pour les mots qu’elle a déjà vu , je lui laisse travailler davantage sa mémoire. Quand elle écrit le mot sans faute, elle a un point. Si elle ne l’a pas, c’est moi qui ai le point. Ainsi, on évite les drames avec les enfants un peu « pou d’orgueil » qui voudraient ne jamais se tromper! Si elle « échoue », je lui dit qu’il faut bien qu’elle me laisse avoir des points moi aussi sinon ce n’est pas du jeu!

En début d’après-midi, je lui donne la dictée. Je suis épatée par l’efficacité de ces fichiers. Une partie des mots se répétant d’une journée à l’autre, l’orthographe se consolide de manière probante…

J’ai été étonnée de l’entendre me dire  qu’elle préférait la dictée à tout le reste en classe! Comme quoi ces exercices « désuets » ne sont pas toujours perçus négativement par les enfants!