En temps ordinaire, l’éducation civique est une matière que je trouve assez … soporifique… C’est un peu honteux ce sentiment, mais, il est vrai que je ne trouvais pas cela passionnant. Dans la triste actualité qui est la nôtre, nous sommes amenés à parler d’instances et d’expliquer ce qui se passe dans le pays à nos enfants. Voilà que toutes ces instances deviennent soudain plus intéressantes puisqu’elles nous aident à suivre le fil des informations…
C‘est ainsi que suite au 16 novembre dernier, lorsque le président s’est adressé exceptionnellement au Congrès, nous avons fait une leçon afin de bien comprendre de quoi il s’agissait. Nous avons ainsi défini ce qu’est un Congrès (c’est-à-dire la réunion des deux c
hambres: l’Assemblée et le Sénat. Le mot venant du latin congressus qui signifie « rencontre ») Qu’est-ce que l’Assemblée, qu’est-ce que le Sénat? Où se tiennent habituellement ces réunions?
Le Congrès a lieu à Versailles, l’Assemblée nationale se tient ordinairement au palais de Bourbon et le Sénat se réunit au palais du Luxembourg. Que d’histoire rien que dans ces trois haut lieux! Qui forment le Sénat et l’Assemblée? Combien sont-ils? En quelle circonstance convoquons-nous un Congrès?
Puis, vendredi dernier, il y a eu l’hommage aux victimes à la Cour d’Honneur des Invalides. Choix non banal du gouvernement, puisque d’ordinaire ce musée a une vocation militaire. Le Président utilise le mot « guerre » pour parler de la situation du pays. Ainsi, son hommage s’adresse à des victimes de la guerre…
Pour cette journée, le Président avait appelé à « pavoiser ». Quelle excellente occasion il nous était donné de réutiliser ce mot « suranné » et de le définir! Nous avons parler de l’histoire du drapeau français. LeMonde en a fait un excellent petit reportage.
Au travers de ce qui se dit dans les médias, nous essayons de définir ce qui se passe, ce qui se vit. Pour cela, il nous faut redéfinir des mots honnis tels le patriotisme et le nationalisme. Le passé nous y aide. Ainsi a beaucoup circulé cette définition donnée en son temps par de Gaulle: « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme c’est détester celui des autres. » Les mots, toujours les mots sur lesquels se pencher et réfléchir… Qu’est-ce qu’une patrie (pays de son père)? Qu’est-ce qu’une nation (son étymologie est plus ambiguë car elle est la même que « nature »)?
Nous avons pour notre part étudié en sus un texte de Chateaubriand sur l’amour de la patrie . La distance dans le temps permet de comprendre ce que cela signifiait pour ceux qui nous ont précédés et qui ont construit le pays dans lequel nous vivons. La troisième République avait tant exalté auprès des écoliers la patrie qu’on l’accusa d’avoir formé des générations prêtes à se sacrifier et à devenir de la chair à canon. Plus jamais cela, avait-on dit ensuite. La suite , nous la connaissons. Certains de la jeune génération ont développé une haine de la France. Ce n’est jamais simple que d’éduquer les enfants d’un pays…
Cette semaine, nous allons en apprendre plus sur l’état d’urgence et la tenue du congrès sur le climat, la COP21. Nous regarderons la chanson la Marseillaise et son histoire, de même que la devise « liberté, égalité, fraternité ».
L’actualité nous donne l’occasion d’étudier et mieux comprendre ce qui se passe, mais également ce qui nous a précédé pour mieux saisir ce que nous sommes … bien que je n’aie pas la prétention d’affirmer comprendre ou approuver tout ce qui se décide. Mais en comprendre le processus est déjà éclairant.
Notre génération a rêvé d’un monde sans frontière… N’avons-nous pas été surtout les victimes d’une mondialisation qui sous des dehors « humanistes » servaient surtout des intérêts mercantiles? Le monde comme un village où l’on achète de l’ail de Chine à son épicerie du coin…
Oui ici aussi c’est une matière que pour le moment je n’ai pas du tout abordée. Ma grande étant encore petite, on la protège encore un peu de toute les horreurs de notre monde… Malgré tout, je vais regarder le reportage sur le drapeau français, voir si l’on peut l’utiliser…
Cela n’a pas grand chose a voir, mais j’utilise en math et en français les manuels proposés par le grip. Comment fais-tu pour l’expliquer lors de tes inspections, sans heurter la sensibilité pédagogique de ton inspecteur ? Ici l’inspectrice n’est pas du tout dans cette mouvance éducative, mais bien plus dans celle de Mérieu, si cette opposition a du sens… Je crains qu’elle ne se bloque directement… Je te remercie…
Je traite de ces sujets avec mes deux collégiennes, et je tire les informations « gommées » pour ma CE1. Elle dessine le drapeau, apprend le nom de ceux qui forment le gouvernement etc… Ici, comme elle a des grands frères et sœurs elle en entend sans doute plus qu’il ne le faudrait… Mais, elle ne semble pas du tout perturbée, heureusement!
Pour l’inspectrice, je ne saurais que dire… Est-elle de toute manière critique de l’IEF? J’ai eu différentes inspections. La personne peut être à « tendance Mérieu » mais respectueuse du choix de la famille (ça m’est arrivé, bien qu’on sentait qu’il n’en pensait pas moins…). J’ai eu le type, quoique je présente c’était forcément mauvais car l’IEF était à bannir. Et l’année dernière, surprise (!), une dame tout à fait acquise à l’idée.
J’ai tendance à montrer ce avec quoi je travaille car nous avons la liberté de notre méthode de travail – plus que les profs en classe… Mais, je le fais en sélection une petite partie du matériel dans un temps, histoire de voir la réaction….