Nuit de brouillard


DSC02663Un brouillard nous avait envoûtés toute la journée, transformant le réel en espace aux contours incertains. Le soir de la Saint-Martin, nous nous sommes munis de lanternes et avons bravé la brume persistante dans la noirceur de la soirée.

Nous avons marché sur le petit sentier où aucune voiture ne peut passer, et notre petit groupe s’est amusé à tenter de reconnaître le paysage caché derrière ce nuage terrestre…

Moment de frisson. Les plus petites tenaient fermement la main du grand frère de passage et transformé en héros ce soir-là. L’une d’elle lui disait « J’ai peur! » et lui serrait la main de plus belle.

« Tu veux rentrer? demanda-t-il.

-Non, j’aime bien avoir peur… » Et la ballade s’est poursuivie, irréelle, les lanternes nous guidant les uns et les autres. Les enfants ont peur et ils aiment avoir cet émoi. Enfin, de façon très modérée, avec un grand à leur côté. A quoi bon un film macabre? Un simple brouillard épais dans le soir suffit à les faire tressaillir de plaisir en leur faisant ressentir l’étrangeté d’un décor familier qu’on ne reconnait plus…

Nous remarquons que le brouillard est truffé d’infinitésimales gouttelettes de pluie qui nous humidifient très subtilement quand nous le traversons. Ce n’est pas un crachin, nous n’en ressortons pas mouillés. « N’est-ce pas alors un nuage descendu jusqu’à nous? » s’interroge  l’avant-dernière. Nous commençons, en dehors du temps de « classe », cette réflexion qui ne nous quittera plus pour novembre. Observer, chercher à comprendre, établir des liens : voilà qui rend active notre démarche d’apprentissage.

Ce mois-ci, l’enquête en rédaction se porte sur le temps maussade, la pluie, le brouillard, le vent. Nous avons commencé à l’observer…

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A propos Brune

Mère-enseignante de 8 enfants. Site: grandirpresduchataignier
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11 commentaires pour Nuit de brouillard

  1. Sylvie dit :

    Brune dit :«Moment de frisson. Les plus petites tenaient fermement la main du grand frère de passage et transformé en héros ce soir-là. L’une d’elle lui disait « J’ai peur! » et lui serrait la main de plus belle.
    « Tu veux rentrer? demanda-t-il.
    -Non, j’aime bien avoir peur… »

    Brune, c’est touchant ce petit moment…
    J’aime l’idée qu’un grand frère soit là pour une plus jeune… juste là, rassurant 🙂

  2. Votre bien joli récit m’a fait penser à « L’heure du berger », magnifique poème de Verlaine qui restitue bien ce frisson naissant: : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/paul_verlaine/l_heure_du_berger.html

  3. Sab dit :

    Belle escapade !! J’y pense souvent à ce genre de ballade…le soir quand la nuit tombe ou le matin de très bonne heure…à expérimenter en tous cas !!! Merci pour ce retour Brune, ça donne envie !…

  4. Maman griotte dit :

    C’est tout simplement magnifique! Que ce soit le récit et la situation vécue!
    Et Tu as une belle plume…ça donne envie!
    Je vis aussi ces moments magiques de complicité avec les différences d’âge, et ça, ça rechauffe le coeur!
    L’automne est une saison que nous adorons ici… Je vais m’inspirer de ton escapade pour en faire autant, car nous avons en plus la chance d’avoir un marais à proximité…. le brouillard est souvent de la partie!

  5. Vic dit :

    J’aime aussi ces délicieux moments d’étrangetés! Et quel poésie!!!

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