Comme c’est étrange que de trouver du plaisir dans ce petit vent frais qui nous oblige à nous encapuchonner  davantage pour profiter de la nature. Les paysages se couvrent de couleurs chatoyantes aux tons de feu. Les vignes se colorent de carmin et d’or; les arbres larguent leurs bogues piquantes qui claquent au sol, livrant leurs fruits nourrissants; les étourneaux pépient à nous étourdir, envahissent en bandes le ciel et tournoient au-dessus des vignes, à la recherche de grains oubliés avant de venir loger bruyamment dans le grand sapin. Quel tintamarre font ces petits voisins! Nous avons quitté les beaux jours, et ceux qui suivent ne sont pas vilains. Les enfants attendent impatiemment que les arbres leur livrent plus de feuilles au sol. Mon avant-dernière rêve d’en faire des tas et de sauter dessus. La plus jeune est impatiente d’arriver au deuxième automne: « Il ventera, il fera gris, on rentrera mouillées, on aura froid… On se mettra sous les couvertures, sur le canapé avec des chocolats chauds et on regardera un film! »

Les saisons sont une roue extraordinaire où les enfants peuvent se construire des repères. J’aime fonctionner avec elles pour scander notre année scolaire. Ces thèmes sont inépuisables! Les leçons de choses, de géographie, les rédactions, la lecture de textes riches, les poésies des grands auteurs… Il y a tant à explorer, à vivre et ressentir à travers…

ce temps qui passe…