Il est toujours délicat de définir comment nous fonctionnons, car en expliquant notre quotidien nous risquons de véhiculer un message qui ferait croire que l’on détient la « recette » pour « réussir » l’école-maison. C’est pourquoi j’ai du mal à trop exposer ma façon de procéder… Je préfère nettement que chaque parent enseignant trouve sa propre façon de faire.
J’ai déjà tenté d’autres façons de procéder au cours de ce long parcours IEF. Je voyais d’autres « collègues-mères » qui planifiaient à la seconde près leur enseignement et je croyais que je n’avais pas la bonne méthode pour enseigner puisque je ne faisais pas cela. Et leurs documents donnaient un résultat très sérieux.
Je me mettais alors à préparer soigneusement des horaires, des leçons détaillées, des exercices etc… Cela me demandait un temps fou! Je n’ai pas vraiment de talent pour cela, à vrai dire… Mais le pire était que je ne suivais jamais mes propres plans… Alors je travaillais en vain! Je pense que je m’embrouille plus quand je tente de mettre par écrit un plan. J’oublie des choses et ça me limite. Quand je pars de mon plan en tête ma démarche me semble plus en contrôle…
Je n’aime pas non plus à entrer dans la logique exclusive d’un pédagogue . Si je n’arrive pas à suivre mes propres plans, j’arrive encore moins à suivre la pensée d’une personne autre. Certaines sont acquises à la pédagogie de Montessori, d’autres Steiner, d’autres Freinet ou John Holt. Récemment plusieurs se lancent à la suite de Charlotte Mason. Je préfère quant à moi retenir des idées ici ou là de tous ceux qui ont de bonnes idées. Je suis tout aussi inspirée par les cours par correspondance que nous avons suivis, par les différents blogueurs sur le net qui parlent de leur approche. Ce qui ne veut pas dire que de se lancer dans la pensée d’un unique pédagogue est mal! Mais, je pense qu’il est rare d’arriver à appliquer en pur jus leurs méthodes…
En tentant d’expliquer ma façon de faire sur le blog, j’ai tenté de le faire dans un souci d’honnêteté! Il serait mensonger de faire croire que je peaufine de grandes préparations écrites… Mais, en vérité, je peux agir ainsi car je m’appuie sur mes propres recherches, mes connaissances que je cherche constamment à actualiser pour pouvoir ensuite les transmettre. Et si je ne connais pas, j’ai un plaisir fou à chercher des informations, et souvent avec les enfants…
Je fonctionne ainsi pour tout dans ma vie. J’ai de rares feuilles de dates d’activités des enfants sur le babillard, je note quelques dates à ne vraiment pas oublier. Mais je fonctionne sans agenda, aucun car je n’aime pas cela. Je n’arrive pas à entrer dans ce type d’organisation écrite, j’ai ainsi développé une bonne mémoire des dates!
Je spécifie tout ceci pour dire que loin de moi l’idée de vouloir inspirer un courant « enseigner sans plan de cours ». Je révèle « ma » façon de procéder car elle est l’aboutissement de ce que je suis. J’en ai parlé parce que cette façon de faire n’est jamais mentionnée. Et les mamans comme moi peuvent vivre une certaine « culpabilité » de ne pas préparer aussi rigoureusement par écrit leurs cours (cette culpabilité m’a souvent habitée). C’est tout simplement que je fonctionne vraiment en absorbant intérieurement mes plans. C’est tout là dans ma tête et prêt à l’emploi! Les préparatifs ne se voient pas, mais il existent donc!
Je tiens à préciser que je fais tout de même un plan global écrit pour chaque matière en début d’année, histoire de m’assurer que nous voyons l’essentiel et comment s’articule l’année.
Si vous fonctionnez avec des plan rigoureux et aimez cela, surtout de grâce ne changez rien!!! Le plus important est d’enseigner avec ce que nous sommes. La richesse de ce bas monde est que nos différences sont sources d’une grande richesse!
« Le plus important est d’enseigner avec ce que nous sommes. »
J’aime beaucoup les publications sur la blogosphère qui cause des petits de l’Homme en ce moment. La richesse des expériences qui s’y confrontent est nourrie par des réflexions sur le fond, et des idées qui se développent à travers et au-delà des modes de vie et d’instruction.
Oh comme tu me rassures (même si j’ai finis par l’être en partie avec l’expérience).
J’ai toujours déploré de ne pas pouvoir imprimer tout ce qui était stocké là-haut mais pour le l’instant le disque dur ne me fait pas trop défaut !!!
Depuis quelques temps, je profite quand même de ma réorganisation familiale pour restructurer un peu l’IEF aussi ! J’ai commencé un gros classeur outils (multi-niveaux ) où je répertorie des fiches outils avec des références et des manières d’aborder certaines notions… Ce sont des notes que j’ai prises au fils du temps… J’écris mes mémoires en quelques sortes !!
Cela m’apporte de bonnes révisions et va peut-etre me permettre de davantage structurer les cours afin d’avoir accès rapidement à certaines données, ce qui libéra, je l’espère, du temps pour le reste !
C’est toujours délicat d’écrire, car comment définir certaines choses comme le fonctionnement? J’ai beaucoup de matériel stocké (tel mes cahiers de cours par correspondance, des classeurs de leçons déjà faites avec les enfants, les manuels scolaires, des photocopies de notes recueillies sur internet…). J’ai sous la main du matériel écrit, mais je ne fais pas de plan détaillé pour articuler tout ceci…
Pour moi, la planification rigoureuse me prenait trop de temps…
Tout naturellement, je peux facilement imaginer que je suis celle qui t’inspire une véritable horreur par moment 🙂 Ne vous en faites pas, j’assume ma folie totalement!
Mon Dieu Sylvie, tellement pas!!! 😦
Tu n’es pas la seule Sylvie: j’aime planifier, organiser, lister…mais j’essaie de me soigner!
Sans rire j’adorerais être quelques fois un peu plus spontanée mais c’est difficile car j’aime que tout soit bien carré. J’ai un cahier où je note consciencieusement tout ce que je fais avec ma fille, mes classeurs et ma bibliothèque de « classe » sont bien rangés par niveaux et matières. J’aime faire des fiches sur les livres ou manuels qui me plaisent particulièrement et je les range avec soin dans des classeurs.
Cependant, il faut que cela me soit utile. Je ne fais pas ça pour « l’amour » des fiches et des étagères bien rangées. D’ailleurs, j’ai toujours été réfractaire aux fiches de préparation qu’on nous encourageait à faire à l’IUFM. Ces fiches prenaient un temps fou et les 3/4 du contenu étaient fumeuses et inutiles. Dès ma titularisation, j’ai dit adieu à ces fiches et aux théories made in IUMF.
Ne t’en fais pas Brune, nous ne te transformerons pas en gourou de l’IEF!
Je crois simplement que nous aimons toutes découvrir des façons de faire différentes et s’en inspirer si on juge qu’elles pourraient nous convenir.
Il est délicat d’affirmer des choses sur le net. Parfois, on n’est mal interprété ou on influence malgré soi des personnes. Mon enthousiasme envers l’IEF a parfois été contagieux chez des amies et pour elles l’IEF a été une expérience négative… 😦 Donc, j’essaie de choisir mes mots afin de demeurer vraie, mais ce n’est pas toujours facile de décrire une expérience. Et sur le net, on le sait, l’absence d’intonation peut laisser place à une mésinterprétation des intentions d’écriture. Se dire, et dire ce que l’on n’est pas peut s’interpréter comme une condamnation de la différence… 😉
Pour le ton et le fond je me retrouve énormément dans ton article. 🙂 Les comparaisons sont bien inutiles et desservent davantage les mamans et les enfants qu’autre chose. 🙂
De mon côté j’aime les plans donc je fais de grands plans, rien encore comparé à ce que j’avais pu imaginer la première année ! J’y avais consacré de longues semaines « et je vais faire comme ci et comme ça »- ouh là là il n’a pas fallu un mois d’IEF pour comprendre que je ne tiendrai pas mes grands plans 😉 Pour moi ils allaient à l’encontre de nos envies de créativité et de liberté. 🙂 Donc je planifie encore quelques grandes lignes mais je suis surtout les filles et plus le temps est passé plus je me suis sentie libre vis-à-vis de mes plans. Mes plans servent en fait à me rassurer, à me dire : « bon c’est possible » et ensuite à en jeter une partie à la poubelle et voir ce qui peut être gardé. Question de tempérament comme tu le soulignes si bien. 🙂
Bonne journée !
Merci de ton message Lysalys 🙂
Moi je suis à mi chemin : je planifie et organise mon année pour voir si c’est réalisable et dans quels délais, tout en sachant que…je ne les tiendrai pas!! Mais j’ai besoin de cela car j’ai aussi une maison lourde et l’année prochaine en IEF : un en terminale ES, une en quatrième, deux en primaire niveau CM1 à peu près, une primaire qui va faire deux niveaux à cheval sur l’année scolaire CP/CE1, un petit de 4 ans 1/2 qui pédale tellement vite qu’il m’est difficile de suivre, sans doute pour lui entre maintenant et la fin de l’année prochaine une GS+CP …!! Alors avec autant de niveaux, il faut que j’écrive pour y voir un peu clair. Mais ensuite, je suis un peu comme toi, j’aime aller au bout des choses même si ça sort des timings, c’est juste un guide. Mes emplois du temps, c’est pareil, cela permet de visualiser un enchaînement du travail mais après chacun va à son rythme indépendamment des horaires, cela me permet simplement de ne rien oublier d’inscrire dans leur cahier la veille au soir et de prévoir un travail que j’estime réalisable par l’enfant en 15, 20, 45 minutes. Souvent je me trompe!
Comme toi, je fonctionne sans agenda. Je n’ai plus de plannings pour la maison.
Je t’avais demandé cela parce que j’avais l’impression que soit tu consacrais bcp de temps à la langue française, et je me disais soit vous y passez bcp de temps soit les enfants travaillent très vite et écrivent (ou copiaient) vite.
Je m’inscris à mi chemin : je respecte leur rythme et sait ralentir chaque fois que nécessaire mais je tiens aussi à ce que certaines notions soient vues, approfondies et acquises dans des délais que je considère comme raisonnables.
Cela me rappelle ma réalité vers 2005!!! 🙂 six enfants plus ou moins en âge scolaire à la maison et un bébé! Et tu vois, je les avais tous inscrits au CNED! Car chacune a une réalité différente et chacune tente des solutions avec les enfants qu’elle a et sa propre personnalité! Mais tu sais sur
» je respecte leur rythme et sait ralentir chaque fois que nécessaire mais je tiens aussi à ce que certaines notions soient vues, approfondies et acquises dans des délais que je considère comme raisonnables. » On est sur le même chemin 😉 C’est pourquoi le planning pour moi ne peut s’appliquer comme tel, car la notion que l’on passe n’est pas forcément vu et su d’un coup… et on a l’impression d’être en retard. mais l’IEF nous libère d’une notion de « rendement »…
Ouhhh là là….alors, moi, les plannings précis, j’oublie. Je planifie au jour le jour. Et, les grandes lignes pour l’année…
Je n’aime pas être enfermée dans un truc intenable. J’aime avoir une base, un fil rouge sur lequel je navigue, mais après, c’est libre. Montessori est le phare qui me conduit, mais je navigue avec liberté sur milles domaines. Mais, une chose est sure, j’adore les vieux livres !
Je pense que c’est important de se sentir bien dans la méthode que l’on privilégie. Et je comprends qu’avec tes cinq petiots tu aies besoin d’un planning bien souple! 🙂
« Quand je pars de mon plan en tête ma démarche me semble plus en contrôle… »
C’est un peu pareil. Je sais où je vais, car j’ai bien bossé en amont pour le savoir, et je vois où nous allons. C’est un peu facile à dire (et à faire) pour moi qui n’ai qu’une seule maternelle en liberté, mais j’ai parfois l’impression de jouer au badminton pour la garder sur la voie de ce que je souhaite lui transmettre (valeurs, savoirs, savoirs-faire,…).
Sylvie d »Apprendre… autrement a justement parlé du but en IEF dans son journal quotidien d’aujourd’hui ^^ .
J’aime bien l’image du « badmington » 😀