Dans le Figaro d’aujourd’hui, un excellent article d’une spécialiste reconnue de l’éducation au Royaume-Uni, Daisy Christodoulou qui a écrit en 2014 un livre Seven myths about education dressant un portrait sans appel contre une éducation s’appuyant sur les pédagogismes et plaide un retour aux méthodes traditionnelles qui réhabilite l’importance du savoir dans l’apprentissage. « Il ne faut pas redéfinir une éducation pour le XXIème siècle, mais tenter de généraliser une éducation autrefois élitiste à tous. «
S’appuyant sur les études des cinquante dernières années, elle affirme qu’aucune n’étaye la pédagogie centrée sur l’enfant à l’aide de projets et d’interdisciplinarité, car elle va à l’encontre du processus d’apprentissage du cerveau humain. Toutes les études menées sont un plaidoyer en faveur de l’acquisition de connaissances: « La science n’est pas du côté des pédagogues progressistes. La recherche menée ces cinquante dernières années par la psychologie cognitive montre bien combien nous dépendons du savoir stockée dans la mémoire longue pour tous nos procédés mentaux.«
Intéressant n’est-ce pas? Mais encore, toujours selon Daisy Christodoulou:
« L’explication, l’instruction donnée par le maître permettent de segmenter le contenu, de façon à ce qu’il soit assimilable dans les limites de la mémoire de travail. Les élèves concentrent leur attention sur la bonne chose. Le problème avec les approches qui mettent l’enfant au centre de l’apprentissage, c’est que les enfants sont vite désorientés, ne comprennent pas les concepts fondamentaux et perdent du temps dans des digressions secondaires. Ce n’est pas un préjugé: étude après étude, on se rend compte des bienfaits d’une approche qui met le maitre au centre du dispositif d’apprentissage. «
Il ne s’agit pas d’un retour en arrière. Il s’agit de regarder objectivement les nombreuses recherches en éducation depuis un demi-siècle qui préconise un retour aux savoirs plutôt qu’aux compétences. Or, c’est ce qui se faisait avant, dans les méthodes traditionnelles. elles n’étaient pas parfaites, mais, avec ce que nous savons maintenant du cerveau et de l’apprentissage, nous pourrions partir de ce qui a été fait et améliorer le concept…
Que c’est intéressant… merci pour le partage Brune!!!
De rien… Cela me conforte, si c’était encore à faire, à poursuivre dans cette même veine! 😉
C’est intéressant, effectivement… et va me semble-t-il à l’encontre de ce que pensent les personnes qui pratiquent un « unschooling pur », non ? Ce que je vais écrire n’est qu’une question, je ne pratique pas le unschooling, mais utilise un cours par correspondance – Je me demande parfois si le « unschooling pur » n’est pas d’une certaine manière une erreur par laquelle on plaquerait sur un enfant le mode de travail d’un adulte déjà instruit. Un peu comme, me semble-t-il, la méthode globale plaque sur les enfants la méthode de lecture d’un adulte qui sait déjà lire les sons (et utilise la méthode syllabique pour déchiffrer un mot qui lui est inconnu). Je ne veux pas faire de polémique, c’est une vraie question !
Amaëlle
C’est effectivement une très bonne question, et bien qu’il soit délicat d’en parler, il me semble que le unschooling fait branche commune avec les pédagogismes qui partent de l’enfant…
Voir aussi l’article de Magali Gaubert paru récemment sur Skhole.fr
« Eloge de la transmission »
Je viens de lire… Excellent merci pour le partage! Voici l’article en lien:
http://skhole.fr/l-ecole-et-son-socle-eloge-de-la-transmission-dans-les-petites-classes-et-ailleurs-par-magali-gaubert
Merci pour l’article du Figaro et surtout pour celui paru sur Skole.fr qui est très fouillé et est écrit par une instit. La Science confirme ce que savaient intuitivement les anciennes générations d’instits: les méthodes explicites ne sont pas rétrogrades, vieillottes et frustrantes pour les élèves.
Au contraire, elles sont la meilleure garantie d’une accession de tous aux savoirs.
J’ai également eu ce même sentiment devant l’article. Tu me donnes l’idée de le mettre en ligne dans les pages afin que plus de personnes puissent le lire. Merci de ton commentaire poiple.