Mon emploi du temps s’est déroulé différemment ces derniers jours. Trois de mes étudiants sont à la maison. Au début, je suis parvenue à travailler le matin tel que prévu avec les plus jeunes et nous profitions ensemble de l’après-midi. Mais le temps file, et puis, le désir de partager ces trop courts moments en conversation, en présence à l’autre nous a fait tasser l’horaire ! Déjà ils repartent ce samedi! Aucun regret donc pour ces moments passés ensemble, pour ces confidences heureuses, pour ces repas d’anniversaire, et pour le temps pris pour régler leurs soucis. Même quand ils sont grands, l’oreille est un précieux allié pour un parent…

Nous allons poursuivre avec nos vacances à nous, profiter de notre lycéenne et du papa en congé pour les prochains jours. Nous allons apprendre autrement! Sorties dans la neige, visites de musée, randonnées en nature, conversations, documentaires, et surtout la vie qui passe et qui n’a de sens que lorsqu’elle est partagée!

Je suis entrée aussi dans ce désert qui prépare à Pâques. J’ai un désir d’intériorité, un désir de me tenir plus loin des écrans… Je serai donc moins présente ici jusqu’au 6 avril.

Nous avons bricolé avec les enfants. Les plus jeunes se sont construit une croix en bois. Elles ont coupé 40 brins de laine de différentes couleurs. Elles enfileront quelques perles sur leur laine. Elles ont choisi un point d’effort et chaque soir qu’elles l’auront accompli, elle pourront accrocher un brin à leur croix. Je les aide à choisir un point d’effort très concret qu’elles peuvent mesurer. Par exemple, ma CM2 a choisi de   balayer l’escalier tous les jours (ce qui m’aide vraiment). J’essaie de convaincre ma plus jeune de trouver  un point plus concret que « partager », celui qu’elle a choisi. Je voudrais affiner ce point d’effort car il est un peu vaste pour un enfant et donc difficile et aléatoire à mesurer en fin de journée. Chacune a aussi la lecture d’un modèle à imiter. Tous les soirs du carême, je fais la lecture d’un passage de Saint François à ma plus jeune. C’est un Saint accessible, qui par son lien avec la nature plait beaucoup aux plus jeunes. Ma fille de 10 ans lit quant à elle la vie d’Anne de Guigné dans son carnet de Jeannette prévu dans sa route vers Pâques. Ma collégienne,  elle, suit le Pape François dans son carnet des guides.

Je semble mêler  au blog un aspect religieux de ma vie. Sans doute est-il difficile de ne pas en traiter quand cela habite notre vie… Je souhaite pourtant ce blog le plus neutre possible… Mais l’aspect moral qui en découle est fort important pour tout enfant. On peut utiliser d’autres formes, d’autres supports. Mais il me semble primordial d’instaurer un cadre moral à nos enfants.

Je suis frappée depuis quelques temps par mes lectures des manuels anciens. Tout invite au développement civique et à la bonté chez les enfants. Je crois qu’au primaire, bien avant de parler de racisme comme concept, il est judicieux de les amener à savoir poser un regard bon sur ceux qui les entourent. Il pourront ensuite réfléchir à ce qu’est un humain.  Avant d’espérer une conduite citoyenne, apprenons-leur à participer dans leur milieu de vie au respect de leur environnement immédiat. Aider, partager, se dévouer, c’est durant l’enfance que nous en faisons l’expérience! Et c’est à cet âge que l’on doit réaliser la place que nous occupons dans la communauté humaine. Cela commence par de petites actions concrètes et cela doit s’élargir graduellement au collège puis au lycée vers une conscience citoyenne. Les grands concepts sur l’humain auront d’autant plus de résonnance qu’ils auront été d’abord intégrés dans le concret!

L’éducation est un vaste programme, bien plus vaste que l’apprentissage des matières en classe… Mais, je le constate en voyant mes plus vieux, l’éducation vaut tout le temps que nous y investissons!