Nos journées ne sont pas scandées par un horaire, mais par un rythme. Je tiens à la nuance! Nous avons une petite routine qui rythme nos journées comme une pulsation. Nous avons déjà fonctionné avec un travail soutenu durant deux ans. Je ne tiens plus à reproduire cela, même si du bon en est ressorti et si nous en gardons un bon souvenir. Pourquoi? Parce qu’il y a plus à faire que de rester en permanence assis devant des cahiers et des manuels… Il y a la vie…
Qu’on ne se méprenne pas! Je tiens à une part « formelle ». Je tiens à la lecture, à l’écriture et aux matières à découvrir ensemble. Je tiens à la trace écrite… Et j’apprend à mes enfants à travailler. Mais je préfère que ce travail soit régulier, croissant, graduel. Je préfère un exercice bien fait, bien compris que dix baclés… La quantité ne fait pas la qualité, bien qu’il faille tout de même une certaine quantité de travail afin que s’exercent les habiletés à faire et à comprendre. Avec l’âge des enfants j’augmente graduellement la quantité, car les capacités croissent. Un enfant peut se concentrer bénéfiquement sur une courte période. On peut faire se succéder une série de courtes périodes variées. Pour la médecine, Hyppocrate disait: « Surtout, ne pas nuire! » En enseignement, on pourrait dire: « Surtout ne pas dégoûter… »
Nos journées « scolaires » comportent des pauses. J’aime alors que mes enfants profitent de l’extérieur. Nous avons la chance d’être en milieu rural. Observer la nature, s’aérer, jouer dehors, se promener, voilà le programme quotidien essentiel à mes yeux. L’esprit scientifique, poétique, artistique s’y développe naturellement .
Nous avons deux grandes pauses. Une le matin. Nous commençons tôt et faisons la pause vers dix heures puis reprenons trois quart d’heure ou une heure après pour une dernière période le matin. Suit une très longue pause pour le repas . Elle peut durer deux à trois heures. Après le repas, nous aimons nous détendre. Les enfants en profitent pour jouer. C’est la période où nous pouvons nous lancer dans une lecture ensemble ou regarder un documentaire. Les enfants concernés pratiquent aussi leur instrument. Et c’est au cours de cette coupure que nous prenons notre promenade (à ce temps de l’année, alors qu’aux jours chauds, nous préférons la mettre en début de journée… ou à la fin!).
Nous enchaînons ensuite avec les matières telles l’histoire, la géographie, les sciences, les langues. En fin de journée, nous essayons d’avoir des travaux manuels (bricolage, peinture, couture, tricot, menuiserie, cuisine) mais ce n’est pas toujours possible…
J’ai tenté des horaires. J’aurais tant aimé reprendre la classe vers 13 hres 30 après la pause repas. Mais rien à faire! Cette longue pause s’impose à nous. Je l’accepte donc, comme faisant partie de notre rythme. Nous préférons finir plus tardivement avec cette impression que les enfants ont profité du jour à l’extérieur. Les « chronobiologistes » seraient d’accord avec notre tranche travail de l’après -midi où ils estiment que les enfants ont un pic d’attention de 15 hres à 17 hres… Le cerveau de l’enfant serait au top de l’éveil vers 15 heures…
Je ne sais pas quel rythme naturel se profile ailleurs, mais ici, depuis près de vingt ans, c’est la formule qui s’est installée au fil de l’expérience…
Grandir près du châtaignier 
Tu commences le matin vers quelle Heure ?
J’aime commencer vers 8 hres environ! En fait, c’est quand on est prêtes;). Je me lève tôt (vers 5 hres!!! une vrai poule!!!) et mes filles vers 7 hres. Ce qui nous fait environ 3 heures de travail le matin et deux en après-midi. Je parle pour mes plus grandes. Ma plus jeunes a un rythme beaucoup plus léger…Je n’arrive pas à comptabiliser son temps…
Ma fille de 6 ans c’est environ 3 heures par jour 3x par semaine…mais, il y a tellement de coupure difficile d’y arriver.
A cet âge, ils apprennent tellement autrement!!! Alors, ne t’en fais pas. Les derniers jours ne comportaient pas de formel avec ma fille. Je la fais juste lire un peu tous les jours… Et, comme elle est motivée, sans que je n’introduise les « an », les « in », les « on » et les « eu », elle les découvre, tour à tour et les retient, juste en lisant à voix haute par elle-même. Elle déduit, et moi j’accompagne de loin ces jours-ci! Chacun est différent, mais, ce que tu lui donnes de formel n’en reste pas là. Même quand tu ne t’arrêtes pas formellement avec elle, elle n’arrête pas d’apprendre, tu as dû t’en rendre compte. Les enfants naissent avec cela en eux, et si l’environnement est propice et encourage le savoir: ça roule. Mes articles sur le goût de l’effort s’adressent plus à des enfants plus grands où le travail intellectuel devient plus dense, qu’on le veuille ou pas!
Du coup chez moi ce serait plutôt le contraire, je n’ai pas d’horaires précis et c’est déroutant car les filles sont dissipées et peu motivées, je vais tenter d’avoir un emploi du temps et horaire (quand même souple)
A bientôt
Sabrina
C’est étonnant comme les enfants deviennent motivés quand ils savent à quoi ressemble la journée de travail demandée et le travail qu’on attend d’eux 🙂
votre journée ressemble assez à la notre, une grande pause s’impose aussi ici en début d’après-midi pour eux comme pour moi,lecture, documentaire, sieste, extérieur… Par contre je n’arrive pas à commencer notre classe si tôt (j’aimerai beaucoup pourtant), le petit déjeuner est chez nous souvent propice au grandes discussions et j’ai bien du mal à leur faire accélérer le rythme à cette heure là! Mais il arrive souvent qu’un enfant me dise « moi je suis près alors je commence », et qu’il sorte de lui-même son travail.
8 heures, c’est l’ordre de grandeur 😀 Mon mari et ma lycéenne partent à 7 hres, et cela entraîne des levers assez tôt…
Merci Brune…Pour la lecture, ce que je constate ! Tu vas rire…hier j’ai annoncé les vacances; ils m’ont répondu: super….nous allons pouvoir tuer les méchants. Trêve…cela a duré quelques heures et le soir même, ma fille me demande de faire le jeux des drapeaux montessoris et mon fils de 5 ans un puzzle des continents…Mon mari m’a ri au nez quand je lui ai dit vacances…chez moi, ils redemandent rapidement ! Ils s’ennuient vite. Donc , pour moi les vacances, je bricole, dessine, ….
Nous avons suivi pendant trois mois un planning à la lettre, avec des horaires, des tranches de matières et puis, il y a quelques semaines, en observant les filles, je me suis rendue compte que non, ce n’était pas possible . Ho, elles ne s’en plaignaient pas, mais j’ai eu comme une illumination, une crainte m’est venue » et si je ne leur laissais pas assez de temps, et si je reproduisais quelque part ce pourquoi je ne les ai pas scolarisé » . Et depuis, je fais plus d’oral avec ma grande, et comme tu disais, un exercice très bien fait et compris est bien mieux que plusieurs exercices moyens … Et leur laisser le temps leur permet de découvrir tellement de choses qui les passionnent, c’est fabuleux à observer ! Elles ne s’ennuient jamais, elles créent en permanence … Du coup le matin on commence à 8h30, et on fait le français puis une pause, puis les maths . Généralement, on finit vers 11H00, mais Eloïse fait toujours ses petits ateliers après jusqu’à midi . Après nous reprenons vers 14h30 pour des matières plus vivantes, comme l’Histoire, la Géographie , la Découverte du monde, et je consacre beaucoup de mon temps libre à jouer avec elles, plus qu’avant du coup, et à lire pour elles, ou près d’elles … Que d’ajustements au quotidien … Que de découvertes !
En discutant avec ma belle-mère, elle me racontait qu’il prenait le temps d’apprendre et qu’il n’y avait pas autant de matière !!!! Et, oui, ils avaient le temps….Cela me fait beaucoup réfléchir. Le temps, le respect du prof et le calme pour travailler ! Tellement moins de choix…la vie était tellement simple !!!!