Améliorer son orthographe, résoudre des problèmes mathématiques, remplir des questionnaires, tout ceci n’est pas tangible pour nos enfants. Ils le font car ils sont habituellement de bonne composition. Mais le désir de ne plus faire de faute d’orthographe empêche rarement un enfant de huit ans de dormir! Et c’est tant mieux, car il a le temps d’apprendre!
L’enfant a besoin de concret pour comprendre. Ce n’est pas sans raison que des pédagogies telles Montessori sont si efficaces! Pour acquérir le sens de l’effort, les travaux manuels et la musique sont de merveilleux alliés!
Nos enfants ont tous eu à apprendre la musique. Je sais, c’est discutable! Une bonne amie musicienne n’était pas convaincue du tout que nous prenions la bonne décision. Pour elle, l’enfant devait désirer de tout son coeur faire de la musique. Les nôtres aimaient « bien », sans passion. Et du point de vue musicale, peut-être n’a-t-elle pas tort. Je ne compte aucun musicien professionnel dans mes rangs! Un seul grand mélomane… Ils aiment tous la musique, l’ont pratiquée environ 10 à 12 ans. Aucun n’a été au-delà du lycée pour la pratique. Mais quelle école de vie! Et c’est dans cette perspective pédagogique que je préconise la musique dans le cursus de mes enfants. La musique est un merveilleux vecteur de discipline et d’effort concret. Un enfant doit pratiquer tous les jours pour maintenir un niveau acceptable musicalement. Quand il doit apprendre une nouvelle pièce, au départ celle-ci est hachée, morcellée, remplie de couacs! Il lui faut la découvrir et la peaufiner jour après jour. C’est après que l’effort se voit couronné. Enfin, la pièce « coule », l’enfant la maîtrise (ou presque!).
Les travaux manuels ont une place importante dans notre vie. Nous les avons toujours encouragés. Au quotidien, il n’est pas toujours facile de les insérer dans notre programme maison. Mais quand arrive décembre, je leur fais une place de choix! Tous les après-midi y sont consacrés. Ce n’est pas pour mettre une bonne atmosphère mièvre du temps des fêtes (voir ci-dessous!)
Ce changement de rythme apporte une façon différente de travailler. On en profite pour appliquer des savoirs, mais aussi pour travailler le soin, l’effort et le souci des autres! Mes enfants fabriquent des décorations bien sûr, mais aussi des cadeaux pour l’entourage et pour les scouts. Dans une famille nombreuse, on comprend sans peine que cela leur demande du temps! Et comme il faut tout de même dépasser le stade du cadeau « dessin au stylo sur un bout de serviette en papier », une vingtaine de demi-journées ne sont pas un luxe.
Le travail des mains rend concret l’effort et le soin. Si en cousant, on assemble mal les parties, ça se voit tout de suite. Si on coupe mal le bois, les pièces ne vont pas s’emboîter. Il faut alors reprendre le travail, découdre, rescier. C’est très formateur. Je suis exigente selon l’âge. Ainsi, une de mes filles avait mal soigné son pliage de papier cadeau. Je lui ai demandé de recommencer et lui ai appris comme pour un origami, à faire des plis soignés, c’est tellement plus invitant! Il est bien plus facile d’accepter de recommencer et de s’appliquer en travaillant sur un cadeau à offrir!
Broder pour une amie coudre une manique
tricoter un petit sac pour l’offrir sculpter une cuillère en bois
coudre un porte-serviette et sa serviette fabriquer une carte de voeux
sont autant d’occasions de réaliser qu’avec de l’effort, même de petites mains peuvent arriver à un effet très satisfaisant. Et c’est sur ces objets concrets, fruits de son travail, que l’on peut s’appuyer pour rappeler à notre enfant de faire un effort dans son travail scolaire.
Merci pour ses conseils et partage si précieux…Témoignage à garder !
Je ne sais pas si ces conseils peuvent être utile. Tant mieux s’ils le sont! Chaque expérience étant parfois si singulière!!! Mais, je pense que notre système solaire est un peu « malade » et se cherche beaucoup alors que des solutions très simples existent… La situation des HP par exemple est patente: comment a-t-on pu abandonner tant de jeunes talents à l’échec ?
Merci pour cette série d’articles aussi intéressants les uns que les autres. Vos différentes réflexions apportent parfois un éclairage nouveau sur notre façon de guider nos enfants et nous permettent aussi une remise en question pas toujours évidente lorsque l’on fait l’école à la maison. Je constate chez mes filles plus d’appétence pour le soin et la calligraphie et j’aimerai parfois que cela vienne plus facilement chez mes garçons. Pour ceux-ci, lorsque la tête fonctionne vite et bien, qu’il est difficile de s’appliquer et de « perdre du temps » à bien écrire ou bien présenter son cahier. C’est un combat permanent et vos derniers articles me permettent de voir de nouvelles pistes à explorer avec eux.
Tant mieux. Merci de votre message.