Curieusement, je ne déteste pas la monotonie des jours ordinaires de novembre. Un lundi de novembre, pluvieux, sans ornement  nous attend avec son travail routinier de base. Rien d’extatique et pourtant, une joie profonde de retrouver la craie, les cahiers, les grammaires: tout l’ordinaire! Et dans cet ordinaire, tout peut s’inviter et modifier le plan de base.

En montant dans la classe, j’aperçois ce matin par la fenêtre, un joyeux brouillard qui inonde les coteaux. Magnifique nuage pris dans le fond d’une vallée. « Sortons, allons marcher dans ce brouillard! »

Marcher dans la nature est sans doute le meilleur moment à offrir aux enfants. Cette semaine, nous allons parler de la grisaille, du brouillard, du vent, de la pluie, de la deuxième partie de l’automne où tout est gris, dépouillé de l’été… Marcher dans cette nature désolée nous permet de nous immerger dans les sensations que nous donnent le temps et la nature! Ces sensations, on les note, on s’en imprègne pour mieux les décrire au moment de la rédaction jeudi.

En cours de route, nous nous oxygénons et rencontrons des objets d’observation dignes d’intérêt, qui un caillou, qui une trace de cervidé dans la boue, qui une coquille d’escargot remplie d’eau de pluie ou des grains de raisin qui gouttent..

Nous sommes rentrées au sec rassasiées de nature! Nous avions pénétré le brouillard, l’avions traversé. Nous allons pouvoir maintenant en traiter  lorsque la leçon ne manquera pas de porter sur ce sujet cette semaine. Et, elles sauront rédiger les impressions qu’inspirent ce temps (du moins, je l’espère!).

Nous avons repris les cahiers, l’écriture, les dictées, la grammaire, les exercices. Tout était calme, prévisible et je dirais même « confortable » comme un jour d’automne, bien au chaud, dans la promesse d’un feu de bois plus tard dans la journée.