La fin de l’année se fera vendredi pour nous. D’ici là, les journées ont déjà un air d’été. Il ne nous reste plus qu’à terminer quelques notions en maths et de voir le théâtre en français. Nous pourrions d’ors et déjà clore l’année de français puisque toutes les notions sur la langue ont été vues. Mais il nous est impensable de sauter  la section théâtre. Les enfants ont envie, j’ai envie, de plonger dans cette section qui nous fait tant plaisir!

A la fin de la semaine, nous remettrons aux enfants un livre qui fête la fin de l’année. A la fin de chaque année scolaire nous remettons à chacun de nos enfants un livre nouveau qui marque le début des vacances.

Pas de cahiers de vacances, sauf à leur demande. Mais de la lecture… Comment garder alertes les notions de l’année? La réponse ici sera: simplement en lisant! Et ce n’est pas une corvée pour nos enfants, c’est un bonheur!

J’entends parfois des enfants être récompensés pour leur année scolaire ou de bons résultats par des cadeaux de divertissement (I-Pod, ordinateur portable, sortie récréative). Passe encore si cela vient des parents, mais je ne comprends pas pourquoi les établissements tombent dans ce travers. Questionné, un collège m’avait répondu « parce que plus un seul enfant ne fera l’effort de bons résultats ou d’un bon comportement pour un livre ou un dictionnaire » d’un ton arrivez au vingt-et-unième siècle, Madame! 

Je n’ai rien contre le divertissement, d’ailleurs mes enfants attendent avec hâte que nous partions à la plage, ou mieux, que nous allions à un parcours « aventure » pour faire de « l’accrobranche » tel que promis pour les vacances… Mais je ne me vois pas couronner leur travail scolaire par un divertissement. J’aurais l’impression de leur donner le message: « La culture, c’est barbant, félicitations d’avoir appris malgré ce fait, pour vous récompenser on va vous donner ce que vous aimez vraiment: du divertissement. »

Je veux  associer effort intellectuel soutenu avec une récompense culturelle. Je souhaite que la culture, symbolisée par le livre, soit considérée comme une récompense, comme un plaisir, comme un bonheur!

Dans un ordre d’idée similaire au niveau de la langue cette fois- je vais décidément passer pour une vieille ronchon (!) –  ça « m’énerve » quand dans les médias, les pubs, ou pire, quand les adultes responsables se mettent à parler « d’jeun » pour mieux rejoindre les enfants, les jeunes (ça m’énervait déjà quand j’étais adolescente!). Nos enfants ne sont pas des débiles et savent comprendre les différents registres de la langue. Ils ne sont pas dupes non plus…Ils savent que l’adulte se met à leur niveau car il attend quelque chose d’eux… Nos enfants ont plusieurs niveaux de langue; c’est aux adultes responsables et à la société de les amener vers la richesse de la langue et non le contraire!

image prise sur http://www.meuzactu.fr/event/des-livres-pas-comme-les-autres-le-livre-insolite/

Il y a une culture de langage jeune, il y a une société du divertissement. Et c’est très bien ainsi. Avec leurs amis, mes enfants ajustent leur façon de parler. Parce qu’on ne s’adresse pas de la même façon à un autre enfant, un autre adolescent, un adulte familier ou un adulte que l’on ne connait pas! Les registres de la langue sont au programme de français!

Mais que l’on ne déprécie pas d’autre part la culture, le langage riche. Mieux! qu’on les encourage, qu’on les vante, qu’on donne envie d’y plonger. Et je crois qu’en présentant la culture  comme une récompense, on lui donne un goût d’envie!