Pour continuer sur l’approche de l’histoire auprès des jeunes enfants, le Slecc propose également une réflexion de Pierre Jacolino , professeur de français
http://www.slecc.fr/GRIP-JACOLINO/histoire-observation.pdf.
Cela accompagne bien la pensée de Jean-Pierre Rivenc. Pierre Jacolino nous invite à redécouvrir une approche vivante de l’histoire (en réhabilitant en quelque sorte) Ernest Lavisse. Dans un long article sur son blog, il nous invite à reconsidérer l’approche du « père de l’enseignement de l’histoire en France ».
http://pedagoj.eklablog.com/lavisse-est-il-desuet-a106295526
Il qualifie cette approche de l’histoire comme étant active pour l’époque. Il précise que nous ne sommes pas encore dans une classe de Freinet ou de Montessori « où davantage d’initiative est laissée à l’élève », mais nous sommes aussi loin d’être dans le cours magistral tant décrié aujourd’hui. Lavisse s’appuie sur ses observations des cours d’un certain M. Berthereau, directeur d’une école à Paris. Pour Jacolino « une large part était faite à la réflexion des élèves mêlant déduction, induction et raisonnement analogue« . Le professeur Berthereau dans une leçon d’histoire du type « leçon de choses », raconte un récit, mais établit un dialogue permanent avec les élèves afin de les aider à se construire un imaginaire historique.
Les raisons pour lesquelles l’approche de Lavisse a été écartée sont le danger de confondre vérité historique et fiction, de même que de tomber dans une exaltation nationaliste (telle que ce fut le cas pour la Grande guerre). Jacolino croit pourtant que de supprimer le récit de la leçon d’histoire empêche l’enfant de se construire le passé: « un perpétuel rappel à l’ordre du « vrai » inhibe les capacités imaginatives des élèves. » Il poursuit en affirmant qu’en insistant trop « massivement sur les connaissances historiques et la critique documentaire revient à couper les ailes des esprits enfantins. » Il insiste cependant sur le fait qu’il faut séparer ce qui relève de la légende et de l’histoire. Mais ce faisant, il ne faut pas tomber dans une censure au nom de la vérité historique, car il inhiberait la curiosité enfantine et son attrait pour l’histoire. « La référence au réel est nécessaire, mais après-coup, ou en préalable au récit.«
Il insiste pour citer Lavisse » sans imaginaire historique pas de pensée historienne. » Ainsi, si nous voulons que nos enfants développent un esprit critique concernant l’histoire, cela présuppose qu’il possède un bagage historique. M. Pacolino croit que l’approche historique actuelle donne une connaissance parcellaire et partiel de l’histoire, ce qui nuit ultérieurement à son sens critique. On ne sent en rien une recherche d’un retour aux méthodes du passé dans cet article, mais plutôt une recherche honnête sur l’enseignement lui-même. Tout n’était pas bon hier! Et tout n’est pas faux aujourd’hui…
Voilà des pistes de réflexions pour moi avant la prochaine année…
Merci pour ces réflexions très intéressantes.
Sans passé, pas d’avenir… J’aime relater le passé historique avec les enfants; ils dévorent les histoires des grands personnages, ils aiment les récits vivants, ils aiment connaitre le quotidien des hommes du passé… L’histoire doit restée vivante. J’avais dégoté un livre anglais qui nous a offert de très bons moments : « The story of the world » de Susan Bauer; je le complétais avec le livre d’activités qui leur permettais d’assimiler tous les faits narrés. Nous sommes vraiment entrés dans l’histoire par cette porte là.
Chez nous en histoire, il n’y a pas de leçons à apprendre par cœur, car comme à chaque fois qu’ils vivent une découverte, ils l’assimilent très bien. Ils se passionnent si on leur apporte de quoi le faire.
D’ailleurs, c’est une réflexion qui s’adapte à toutes les matières !
Story of the World est effectivement un classique en IEF 🙂 Les activités à faire avec l’histoire sont nombreuses. Parfois cela part d’eux-mêmes aussi. Ici, une année, mes enfants passaient du temps à faire de petits films. Ils avaient imaginé tout un petit scénario sur un journal télévisé dans le monde des poules. Au JT, les poules annonçaient catastrophées que le roi Henri IV avait promis « une poule au pot le dimanche à toutes les familles françaises ». Toute la famille se souvient bien de ce bon moment! Donc, oui, l’histoire permet de belles découvertes chez les enfants et des activités de réinvestissement de leur cru qui nous montrent que l’imaginaire historique se forge dans leur esprit…
oui, l’Histoire passe par les histoires et la petite Histoire. En Histoire, les anecdotes sur les grands personnages, la vie quotidienne, les récits d’événements donnent de la chair et des couleurs à un enseignement qui se doit également d’être (à mon avis)structuré et surtout chronologique. J’ai fait mes études en Histoire et je n’ai pas honte de dire que le prof qui m’a le plus marqué est un prof d’Histoire Moderne qui ponctuait ses cours de nombreuses anecdotes.Il rendait ses cours tellement vivant, c’était un vrai plaisir de l’écouter. Nous en étions tous très friands.
Merci pour ce joli compte-rendu de mon article. C’est agréable d’avoir des retours positifs comme ceux-là.
Cela me fait plaisir! J’ai vraiment apprécié de vous lire.
Je suis en train de lire « l’histoire de France pour les nuls », version pour les enfants. C’est formidable ! Une quantité d’anecdotes et les faits expliqués simplement ; ça se lit comme un roman et ça m’a permis de remettre mes connaissances à jour et enrichir mes leçons de petites anecdotes dont les enfants sont friands.
Tiens, je n’aurais pas pensé à ce livre. Mais, c’est vrai que c’est livres sont plutôt bien faits. De mon côté, mon mari est un grand passionné d’histoire, une ressource incroyable pour notre famille ❤ J'ai recours à lui régulièrement!