A la fin de l’année scolaire, c’est l’heure des bilans en IEF! Nous revoyons notre année et évaluons ce qui a bien fonctionné, ce qui ne l’a pas, ce qu’on a privilégié et ce qu’on a négligé. Partout autour de nous, plusieurs parents-enseignants mettent à plat leur travail voire change un peu ou beaucoup de cap. Phénomène normal, phénomène sain.
Enseigner, c’est naviguer avec un grand trois mâts! Nous mettons le cap vers un but, qui lui ne change pas: l’instruction/éducation de l’enfant. Mais nous naviguons avec le ciel, le compas, la boussole, les vents! Et pour atteindre le but, nous donnons tantôt un coup de barre à droite, tantôt un coup de barre à gauche.
Pendant que nous enseignons, forcément nous privilégions une approche. Parfois nous serons plus scolaires et soudain, une grande envie de fraîcheur nous envahit à la fin de l’année: l’an prochain c’est promis, nous serons moins scolaires! Nous introduirons plus de recherches, de jeux, d’explorations!
Une autre fois, nous noterons que nos enfants baissent leurs capacités à travailler: nous sommes trop dans l’informel et leur demander d’écrire un paragraphe nous vaut des cris d’orfraie! Là, nous sentons qu’il nous faudra réintroduire plus de formel, de structure, de discipline! Nous désirons alors leur faire retrouver la satisfaction de travailler. Au final, bon an, mal an nous offrirons un certain équilibre à nos enfants. Rome ne s’est pas faite en un jour, la scolarité de nos enfants non plus!
Nous avons plusieurs paramètres à évaluer lorsque nous enseignons à nos enfants, et il est normal que durant le périple nous soyons transportés par les courants du quotidien. Enseigner est une recherche constante d’équilibre entre susciter le travail, l’intérêt, le savoir et la compétence. Sans parler de l’équilibre entre l’approche inductive et déductive! Et nous rêvons de rendre le tout plus agréable!
Nous devons souvent nous ajuster car d’une année à l’autre, notre classe est « mouvante ».
Ce n’est pas comme si bon an mal an, nous enseignions toujours le CE2! Nos enfants grandissent d’une année sur l’autre et quand il y en a plusieurs, il peut nous arriver d’enseigner à des enfants du collège (parfois du lycée), du primaire, de la maternelle et de nous occuper de tout-petits qui accompagnent parfois la classe. Et l’année suivante, le tableau change! Certains quittent pour un établissement, d’autres s’ajoutent. Nous n’avons jamais les mêmes niveaux, ni la même configuration! Comment toujours garder le même canevas dans ces conditions?
De plus, nous découvrons au fil du temps des méthodes qui nous parlent . Nous tentons autre chose. Je n’enseigne pas de la même façon à mes plus jeunes qu’à mes plus vieux. Ce ne sont pas les mêmes enfants!!! Et j’ai aussi évolué. Pourtant, je ne renie pas mes premières années! Je sens qu’au fond le cap est resté le même. Même mes points d’ancrage étaient identiques! Seules l’enveloppe et la méthode ont pu changer… et c’est normal.
Ce que je changerai l’an prochain? Je puiserai à moins de sources! Je me suis parfois dispersée. J’avais le coeur déchiré entre plusieurs manuels, et des ressources internet. Et en cherchant trop de ressources, j’avais du mal à trancher… forcément on se disperse. Je ne crois pas que mes enfants en aient trop souffert, bien que l’ensemble a parfois dû manquer d’unité. Mais, moi, j’ai trop travaillé… sans que nous en ayons tiré un bénéfice plus grand!
Mon cap pour l’an prochain sera une certaine simplification de mon travail. Je pense à la Mère Poule (http://la-mere-poule.blogspot.fr/) quand elle écrit vouloir travailler avec un manuel par matière. Je souris car moi aussi, en cette fin d’année, j’en arrive à la même conclusion! J’ai longtemps procédé ainsi avec les aînés, à l’heure où internet n’existait pas dans ma vie. Un manuel contient une approche et une logique! Les risques de dispersion sont moindres. Il y a un départ A et une arrivée B. Et surtout, le manuel apporte au parent une certaine liberté. (Bon, je nuance un peu: je travaillerai principalement avec un manuel par matière). Et je crois que d’œuvrer avec un manuel phare n’empêche nullement une approche vivante: il ne s’agit pas pour moi de lire le manuel mot à mot, il s’agit d’en partir et de développer autour de la leçon une manière bien à moi de la transmettre et de l’enrichir.
Alors l’an prochain cap sur la simplicité!
Ici, nous avons commencé notre nouvelle année; nous sommes un peu en décalage, mais comme nous comptons bien savourer la fin de l’été avec l’arrivée de bébé, nous nous sommes organisés !
En avril, j’ai commencé à réfléchir à cette nouvelle année, et je réfléchissais tellement que j’ai fini par oublier que notre façon de faire nous avait majoritairement convenue… j’avais juste un souci avec mon ainée et ça a tout remis en question. Tant de questions que j’ai vite tout vu en noir… Je me suis découragée toute seule.
Heureusement, j’ai fini par retrouver la foi et en regardant en arrière, j’ai réalisé qu’on avait notre manière d’avancer et qu’au fil des mois cette façon de faire s’était adaptée aux uns et aux autres. Pourquoi vouloir changer, évoluer, vouloir faire mieux, alors qu’on fait déjà ce qui nous convient ?
Bref, ici, nous avons choisi d’entretenir leur plaisir de découvrir. Pour les plus jeunes, pas de manuels, mais une suite logique dans les apprentissages, et des découvertes vivantes pour mes petits passionnés. Pour ma grande, niveau 4 ème, les manuels me donneront le fil des progressions, mais nous gardons une liberté dont elle a réellement besoin pour s’épanouir.
Il faut s’adapter, à eux, mais aussi à nous et à nos motivations. Finalement, c’est bon de se remettre en question, ça permet de faire le point et parfois de se rendre compte qu’on a juste envie de continuer sur la même lancée.
Bonne journée !
Je ne peux que rejoindre ce point de vue Aurélie! Ici, pas de gros changements non plus! Juste un recentrage! Et je trouve très juste le fait de continuer sur ce qui nous a convenu jusqu’ici se poursuive! Il est important de découvrir ce qui nous va! Et ce qui nous va, ne convient pas forcément au voisin! Parfois, les enfants grandissant, nous sentons le besoin de changer certaines choses. Mais quand ça roule et que les enfants s’y épanouissent, alors nous pouvons continuer le même sentier.
Bonne continuation donc!
recentrage c’est exactement le mot qu’il faut ! Le manuel est le référent principal mais il ne fera pas le tout. De temps en temps, nous irons puiser ailleurs. Je m’aperçois même que cela est nécessaire pour détecter une difficulté de l’enfant qui serait passée inaperçue si je n’avais pas introduit une fiche (par exemple) avec une autre formulation de consigne ou de présentation. Nous utiliserons la progression du manuel, la leçon et les exercices mais c’est dans la transmission et dans le choix des exercices du manuel que je mettrai « ma patte ».
Pour les matières d’éveil, là il y aura beaucoup plus de foisonnement !
Voilà! Exactement la même chose ici. Et oui, il est nécessaire de le mettre « à sa patte ». J’aime cette image 🙂