J’aime travailler avec l’effet « classe ». Quand je prépare mes leçons, je tente, dans la mesure du possible, de faire en sorte qu’une partie des apprentissages soit commune. Ce n’est pas toujours évident pour les matières comme le français ou les mathématiques, puisque les niveaux peuvent varier grandement. J’essaie de faire coïncider les thèmes. Si on traite de poésie, on le fera pour tous les niveaux. D’ici la fin de l’année, nous traiterons des fables et du théâtre. Nous pourrons aborder ces notions avec les trois enfants sans difficulté. Les fables peuvent convenir même à mon enfant de GS, et elle pourra donner la réplique dans une pièce de théâtre à ses sœurs sans difficulté. La grammaire se fait en commun mais adaptée selon les niveaux.
En mathématique, si les notions des leçons diffèrent, nous gardons un canevas commun: les calculs mentaux, les problèmes de logique, la géométrie, mais adaptés au niveau de chaque enfant.
Les autres matières sont plus faciles à enseigner en commun (la plupart du temps). Pour moi, cette unité est importante, car j’aime dépasser l’idée du chacun pour soi. J’aime l’échange des idées entre eux et l’entraide. Étonnamment ce n’est pas toujours le plus vieux qui apporte toutes les réponses. L’apprentissage est une question de regard et de perception. Parfois un plus jeune repérera tout de suite l’élément de l’étude. Donc, même si l’enfant dans la classe « supérieure » voit des notions plus élaborées, un plus jeune peut tout de même prendre sa place dans un apprentissage en commun.
Parfois, le travail écrit se fait en équipe, mais la plupart du temps chacun fera sa partie par lui-même pour avancer là où il en est rendu…
Les ressources françaises manquent pour travailler en famille et multi-niveaux . On trouve ces ressources plus facilement du côté des Etats-Unis dans des « curriculum » adaptés. Mais souvent ces programmes sont basés sur les textes bibliques qui conviennent très bien à la culture américaine mais ne correspondent pas à la culture française (qu’on soit croyant ou non). C’est pourquoi je dois créer par moi-même ces situations pour notre classe. Au fond, cela ne demande pas tellement plus de temps. J’avais fait un travail de repérage des éléments abordés en début d’année afin de faire coïncider les différentes progressions de chacun en sélectionnant ce qui se prêtait le mieux à une mise en commun.
L’an prochain avec ma petite en CP, ce sera un nouveau défi de l’intégrer davantage aux classes communes! Mais, connaissant sa personnalité, elle saura prendre sa place!
Pourrais tu détailler comment se passe concrètement une séance de maths ou de français en commun? Comment expliques tu ? A qui? Merci.
Dès que j’ai le temps ce w-e, je mettrai un exemple.