Un de mes neveux, quand il était en CE1, avait parlé à sa grand-mère de « l’anfractuosité » qui se trouvait dans le trottoir au devant de la maison. Ma belle-mère, ancienne maîtresse d’école, ne pouvait qu’être remplie d’une bouffée de joie d’entendre chez un si jeune enfant un mot d’une telle complexité! Mais les réflexes ont la vie dure. Ma belle-mère lui demanda aussitôt de lui épeler ce mot! Elle fut ravie qu’il sache non seulement utiliser ce mot dans le bon contexte mais qu’en plus, il sache l’épeler! Ma belle-mère était un monument intellectuel! Une femme au savoir incomparable dont mon mari semble avoir hérité! Elle disposait d’un savoir lexical impressionnant, et pouvait aborder  tous les sujets! Car même au soir de sa vie, elle se cultivait encore et lisait énormément. Elle disait: « Assise, j’ai vingt ans, mais debout j’en ai vingt de plus! »

Je lisais récemment au sujet de la maternelle de l’importance à cet âge d’apprendre beaucoup de vocabulaire en vue de se préparer à la lecture. Plus on sait de mots, mieux on saura lire. Il est vrai que nos lecteurs plus confirmés du cours élémentaire butent surtout sur les mots qu’ils ne connaissent pas!

Nos petits sont avides de connaître le sens des mots. Combien de fois ma plus jeune me demande le sens de mots qui nous semblent courants et qu’elle nous entend prononcer dans une discussion qui ne s’adresse pas forcément à elle:  » ça veut dire quoi bringuebaler ? » Profitons doublement de ces questions car c’est à ce moment que se joue l’apprentissage de la lecture!