Dans mes temps libres, j’aime « éplucher » les vieux manuels scolaires que j’ai en main. Un  de ces manuels date sans doute du début de la carrière d’institutrice de ma belle-mère. Sa date d’édition remonte à 1946. Juste après la deuxième guerre mondiale… C’est fascinant!

Le monde est encore très rural à ce moment. Il est étonnant pour nous ajourd’hui de constater que l’on s’adresse aux enfants en tenant compte du fait que la plupart viennent du milieu de la ferme.

Ce qui me frappe davantage, c’est l’insistance que l’on met sur la poésie. On y consacre vingt leçons. On insiste sur la versification « pour sentir avec plénitude la beauté du vers ». « C’est par la diction… qu’ils (les enfants) auront accès au sens. »

Je me suis donc attelée à la lecture des vingt leçons. Ce sont des notions que ma fille en hypokhâgne voit présentement! En 1946, ces mêmes notions étaient enseignées aux enfants du primaire sans distinction de la classe sociale.

Qu’est devenu la poésie aujourd’hui? On a encore le plaisir d’en apprendre par coeur à l’école. Les enfants sont toujours au contact de beaux poèmes et de grands poètes. Par contre, il y a une quasi absence de l’étude en versification, hormis le nom des rimes et des vers. Quant à la diction, à la façon de déclamer les vers on n’en parle aucunement dans les manuels du primaire. Ce qui ne veut pas dire qu’un professeur ayant ce bagage personnel ne le transmette pas librement dans sa classe, mais de manière générale, l’art poétique est en train, ni plus ni moins, de disparaître.

L’an prochain, j’ai l’intention de faire ces vingt leçons de versification dans mon programme en m’inspirant de ce vieux manuel.