Il y a des fois où on se demande pourquoi on est entré en résistance « scolaire ». On se demande pourquoi on ne se coule pas comme les autres qui fonctionnent, pourtant , majoritairement bien. Beaucoup d’enfants sont heureux d’aller à l’école…
Le questionnement de poursuivre nous suit régulièrement, car ce choix est tellement minoritaire, qu’humainement , parfois, on aurait envie de ne pas en faire autant! Le plus épuisant de l’IEf n’est pas la tâche quotidienne qu’elle exige, ni le tête à tête avec ses enfants, mais le fait de nager à contre-courant sans arrêt!
On pourra nous raconter toutes les horreurs isolées qui peuvent se passer à l’école, ce n’est pas cela qui me fera d’abord choisir un enseignement en famille. Ces tristes histoires arrivent, bien sûr. Je n’ai qu’à écouter ce que vit mon mari comme professeur pour savoir que l’expérience scolaire, c’est parfois bien pitoyable. Mais le cursus scolaire a aussi du positif et de belles pages!
A mes yeux, l’école maison ne doit jamais se justifier seulement par une peur du scolaire, par un dégoût du système. Prendre une voie aussi marginale pour des raisons négatives rendra l’expérience difficile. Bien sûr le choix d’enseigner à la maison est teinté du rejet d’un système, mais il ne doit pas en être le moteur. Je crois qu’on ne construit rien de grand et de positif sur du négatif.
Ce qui me fait à chaque fois rechoisir l’IEF c’est plutôt l’expérience humaine extraordinaire qui s’ouvre à chaque fois devant nous. J’ai mes enfants près de moi pour un laps de temps limité avant qu’ils ne deviennent adultes… Et j’ai la chance, aujourd’hui de leur offrir une éducation telle que je la rêve pour eux.
Nous ne sommes dans la réalité jamais aussi grands que nos rêves bien sûr! Mais, ce matin, quand les enfants se lèveront, nous pourront ensemble décider de passer une journée telle que nous l’aurons décidée! Non pas exempte de travail, mais en lien avec ce que nous voudrons y trouver!
Je sais que lorsque je choisis la maison pour eux, tout n’est pas parfait, mais je dispose de plus de temps pour les guider, les écouter, les reprendre, les aider, leur dire combien je les aime! Je crois en l’efficacité des petits groupes pour travailler l’humanité en chacun d’eux. Il est plus facile de développer la coopération, le respect de l’autre, l’empathie, car aucune loi de la jungle ne sévit sous notre toit! Et mon meilleur allié est le temps, quand je sais en profiter avec eux…