Il y a toujours de grands débats sur la dictée. Certains ne jurent que par elle, et d’autres la dénoncent car elle serait inutile, n’améliorant aucunement l’orthographe…
De mon côté, mon opinion est moins tranchée. Je dirais que son utilité dépend de ce que l’on en fait! S’il s’agit de donner des phrases sans lien avec ce qui est étudié, si on n’accompagne pas la réflexion grammaticale, alors je me range du côté de ceux qui la trouvent inutile! Mais si elle permet de s’exercer sur une notion grammaticale bien ciblée, si dans les phrases, on ne laisse pas l’enfant seul dans sa réflexion, alors là, elle prend tout son sens.
Les mots que l’on écrit la première fois laissent souvent une empreinte dans le cerveau. Nous aurons tendance à répéter cette même orthographe les fois postérieures. Une de mes filles a une très bonne orthographe. Elle a pourtant écrit « milieu » avec deux « l » jusqu’en 4e! Certaines fautes sont persistantes! C’est pourquoi une dictée qui présente des mots pour la première fois et que l’on prépare avec la bonne orthographe peut enrayer pour la suite des fautes persistantes.
Ma fille de CM1 voyait le mot « scission » pour la première fois. Ce mot était à apprendre dans sa leçon. Pour l’aider à mémoriser le mot qui comporte un « sc » au début, je lui ai donné le sens du mot et l’ai rapproché du mot « scie » (qu’elle connait) qui coupe, qui « divise » (en quelque sorte). Ainsi, dès le départ, sa mémoire peut se fixer sur les bonnes lettres.
Quand arrive la dictée non préparée du dernier jour, encore une fois, l’enfant n’est pas abandonné à sa réflexion. Si on donne la dictée et on demande à l’enfant de bien se relire, il ne va pas voir ses fautes! Enfin, bien rarement. L’idée, de toutes manières n’est pas de le piéger et de compter toutes ses chutes!
L’idée est de l’aider à développer des moyens d’analyser sa grammaire au fur et à mesure qu’il écrit, et qu’il sache se poser les bonnes questions. Ainsi lorsque l’on dit la phrase, on pose à haute voix les questions que l’enfant lui-même devrait se poser « Sur la rivière flottaient de beaux nénuphars » . Je demande alors: « Qu’est-ce qui flottaient? Où? Comment vais-je conjuguer le verbe… » Puis je poursuis « voletaient de beaux papillons, qui voletaient? » Tout cela afin que l’enfant développe le réflexe de toujours se demander avec quel sujet conjuguer le verbe. L’enfant développe de bons outils quand on lui apprend comment s’en servir!
La dictée prend tout son sens quand on l’utilise comme un outil et non une épreuve!
Je suis parfaitement d’accord avec ce que tu écris. J’ai toujours trouvé qu’il était important de formuler les questions (qui fait quoi?…) au court de la dictée mais ce n’était absolument pas l’avis de mes profs d’IUFM !
au cours de la dictée… pas au court!
Parfois en formation,la didactique qui nous est transmise est très loin de la pratique qui se vit avec un élève réel.