On se fait souvent demander pourquoi on choisit de faire l’école à la maison. « Mais l’enfant ne s’ennuie-t-il pas de ne pas trouver autour de lui vingt-cinq camarades de classe? Vingt-cinq enfants avec qui il est susceptible de jouer, de créer des liens? Il y a tant d’apprentissages à faire! »
On ne questionne jamais pourquoi on met les enfants à l’école…
Va-t-il au milieu de ces vingt-cinq enfants trouver un accompagnement suffisant pour sa scolarité? Va-t-il recevoir suffisamment d’attention de la part de l’adulte censé l’accompagner?
La plupart sûrement. Je pense à d’autres questions qu’on pourrait tout de même poser au choix de l’école (et que je ne ferai pas) car, à moi, on m’en pose beaucoup…
Quant à la chance d’aller à l’école pour s’y faire des camarades, admettons que l’enfant ne va pas se faire des amis avec vingt-cinq enfants. Il va apprendre à interagir avec vingt-cinq enfants.
Près de chez moi, il y a une petite fille très jolie, très intelligente, épanouie et qui incompréhensiblement est rejetée de son groupe classe. Dans sa classe, elles sont cinq filles et le reste en garçons. Sur les quatre filles qui l’entourent, une est plutôt gentille, mais les trois autres la rejettent, lui disent qu’elles ne l’aiment pas. Un autre petit garçon toujours près de chez moi, tout mignon, joue seul à toutes les récréations. Il n’aime pas être bousculé. C’est un garçon très doux.
Il y a des histoires d’école très heureuses. Je le sais. J’insiste pour dire que je le sais puisque les miens n’ont pas été malheureux quand ils y sont allés. Mais, j’ignore pourquoi, on me raconte toujours les histoires qui ne sont pas joyeuses… Et après, on me demande, « Mais pourquoi tu n’envoies pas tes enfants à l’école? » On me parle de tout ce qui est négatif, du taxage, du harcèlement, de la boule au ventre quand l’enfant part le matin à l’école, de la baisse du niveau, de la prof qui est injuste, de la moral qui n’existe plus, et juste, juste après on me dit (sans rire – et authentique): « Mais tu n’as pas peur qu’ils ratent quelque chose de l’école? »
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Petit matin tranquille. Les enfants se lèvent et vont boire un chocolat chaud avec des tartines de confiture qui dégoulinent. Ils vont aller nourrir les oiseaux, courir dans le jardin boisé avec le chien et le chat. Ils vont ensuite rentrer, car ce matin nous avons de l’anglais, de l’histoire, des maths. Et cet après-midi, comme il n’y a pas d’école pour les voisins, ils vont jouer avec eux. Ils ont un projet de spectacle ensemble et ont hâte de se retrouver!
Le chemin que nous choisissons est forcément autre de celui qui en emprunte un différent! Nous prenons une multitude de décisions dans notre vie qui rendront notre chemin unique: nombre d’enfants, choix de carrière, choix éducatifs… Cela influera sur ce que l’on retrouvera sur notre route: le niveau de vie, la possibilité de voyager, les interactions dans la maison, les activités que nous pourrons faire. Une fois nos choix établis, ne nous préoccupons pas du chemin de l’autre, ou de ce qu’aurait pu être le nôtre (nous ratons tous forcément quelque chose), mais arrangeons-nous pour que sur notre route nous puissions y trouver beaucoup de vie!
Les grands esprits se rencontrent… (cf mon post sur MM)
C’est incroyable! Je n’avais pas vu ton post. Je pense que pour peser le pour et le contre, il est intéressant de voir l’autre aspect, et les raisons qui poussent les parents à opter pour l’école qui est tout de même le chemin le plus emprunté, donc que l’on va être moins être porté à questionner. 🙂
Comme une maman m’a dit un jour : « d’un côté comme de l’autre l’enfant manquera de quelque chose » et je pense la même chose. Oui, en classe régulière les enfants apprendraient des choses que je ne pourrai jamais offrir à la maison… mais en même temps en classe régulière l’enfant ne pourrait pas bénéficier de ce qu’il a en classe-maison… Le choix, d’un côté comme de l’autre apporte des effets positifs et négatifs… on choisit pour eux ce que nous croyons d’adéquat pour le moment!
C’est tout à fait cela Sylvie! Et dans le choix que nous faisons quel qu’il soit, nous devons veiller à ce que l’enfant qui y chemine y soit bien. Si l’enfant est bien dans sa peau, s’il apprend bien, que ce soit à l’école ou à la maison, on peut penser que notre choix lui convient. Car chaque enfant étant unique, sa réaction le sera aussi!