Quand on se lance dans l’aventure de l’école maison, une fois séduit par le concept, il nous faut prendre plusieurs décisions. Car, l’école maison n’est pas un bloc unique avec une seule façon de procéder. L’école maison regroupe plusieurs courants de pensée, parfois très éloignés les uns des autres… D’ailleurs, un de ces courants n’admet pas le terme lui même « d’école maison ». Il serait plus neutre d’utiliser le terme « instruction en famille » (IEF) qui est un joli terme effectivement! Car pour une partie des courants de pensée en IEF, le terme école est déjà un problème, on ne veut pas reproduire « l’école » dans nos maisons.
Je dois dire que j’utilise les termes indifféremment car je ne suis pas du tout idéologique… Tout comme je n’entre pas dans la terminologie des « objectifs spécifiques » de l’éducation, ni les termes comme les « s’apprenants », les « s’éduquants » etc. Quand j’ai démarré mon odyssée, le terme en cours était « école à la maison », et je l’ai gardé par habitude!
Au départ, je voulais donner un enseignement qui parte le plus possible de l’enfant et du plaisir qu’il a d’apprendre. Je choisissais mon matériel avec bonheur et suivais mon enfant pas à pas… selon ses intérêts, ses envies, ses progrès… Je voyais d’un mauvais œil (tout comme les autres familles qui cheminaient avec moi) les cours par correspondance. Pour nous, ce n’était pas de « l’école à la maison »!
Pour le collège, j’ai inscrit mon aîné au CNED. Puis, le nombre d’enfants augmentant, quand j’ai eu 6 enfants en classe, j’ai décidé de tous les inscrire au CNED. Fi de la pensée que ce n’était pas de l’école maison! J’ai découvert là une autre grande joie à enseigner à mes enfants. Au fil des ans, nous avons aussi connu les Cours Sainte-Anne et enfin Ker Lann. Je peux témoigner que ce furent toutes des expériences très positives pour nous, bien que chacune fort différente!
Nous sommes revenus à des cours maisons. Pourquoi? D’abord pour le coût. Mine de rien 4 inscriptions devenaient trop onéreuses. Mais aussi pour le plaisir de choisir le cursus moi-même, de ne plus être focalisés sur les devoirs à rendre et bousculer l’apprentissage (parfois car il y a une échéance à respecter), pour le plaisir de voir pour tous les niveaux en même temps des notions qui sont parfois décalées de deux semaines dans les cours par correspondance… J’ai vécu cela en histoire notamment quand on parlait d’Henri IV en CE2 et que deux semaines après, on en parlait en CM2…
Mais les cours par correspondance ont des avantages aussi. Moins de temps de préparation, on est plus libre de ce côté, et non constamment en train de faire des préparations. Ces cours sont souvent de grande qualité et nous les faisions avec grand plaisir!
Si je devais recommencer, il est probable que j’utiliserais d’abord des cours pour démarrer. Car alors, on apprend à doser le travailler, à le structurer, et c’est d’une aide incontestable pour le début!
De par mon expérience, les deux chemins sont différents, mais tous les deux extrêmement enrichissants! Les CPC nous demandent de l’adaptation et de la rigueur. Ils nous offrent aussi la possibilité d’avoir un intervenant extérieur qui regarde et évalue le travail de nos enfants, et permet de structurer de l’extérieur certains enfants qui auraient tendance à ne pas vouloir faire leur travail. Il est aussi agréable de s’asseoir et d’ouvrir une préparation toute faite. Car beaucoup de ces cours sont très bien conçus. Travailler avec un échéancier peut aussi nous discipliner quant à l’effort à fournir.
Le cursus maison nous permet de prendre une matière et de l’adapter à plusieurs niveaux et surtout à l’enfant devant nous.. J’aime en français, par exemple, travailler de concert la poésie, le théâtre, les contes pour tous mes enfants en même temps bien que le contenu différera en raison du niveau. J’aime que les cœurs battent à l’unisson dans la classe. On peut aussi voir des périodes de l’histoire, des notions en sciences, étudier un pays et adapter les notions au différents niveaux des enfants. D’autre part, j’apprécie pouvoir passer plus de temps sur les maths sans pression d’une échéance afin de bien m’assurer que la notion est comprise. Mais il ne faut pas se cacher que les préparations sont chronophages… Cependant, internet offre une telle manne en terme de matériel…
La décision de choisir une voie plutôt qu’une autre dépend de ce que l’on recherche… Et les choix que l’on fait ne sont pas définitifs! On peut toujours prendre une voie différente l’année suivante, le temps de se faire sa propre idée! Nos parcours changent parfois, nous évoluons, nos enfants aussi. Il est important d’avoir la souplesse d’esprit et d’être capable de bien sentir ce qui conviendra le mieux à nos besoins du moment…
Merci pour cet article. Je suis en pleine décision en ce moment à savoir si je prends le CNED ou si je fais moi-même mon programme. Il faut arrêter de s’énerver avec le fait que l’on va être pris pour le reste de la scolarisation avec une seule façon de scolariser son enfant. Comme on dit en anglais, ce n’est pas un « one shot deal », on peut changer de méthode en cours d’année si ça devient trop lourd et essayer d’autres choses.
Dans mon cas, la difficulté de choisir quelque chose plutôt qu’une autre réside dans le fait que je n’ai qu’un seul enfant et je ne recyclerai pas pour avoir plus de choix pour le suivant.
Tu as raison! J’aime bien cette expression « one shot deal » 🙂 et il s’applique bien à ce choix! Pour le fait du seul enfant, je ne me bloquerais pas là-dessus, car d’une part, certains manuels peuvent servir pour quelques années aussi avec le même enfant (je pense à ceux des Editions Buissonnières, ceux de la Librairie des écoles, etc…) et puis, tu peux aussi les revendre . Certaines mères seraient ravis de racheter du matériel bien choisi à prix moins cher. Et dans la même veine, tu peux trouver du matériel d’occasion! Je te souhaite une bonne prise de décision!
C’est bien certain qu’il y a du matériel qui va durer plusieurs années sinon toute la scolarité entière de l’enfant comme une grammaire ou un dictionnaire. Mon questionnement n’est pas tant à ce qui a trait au budget car j’ai une certaine marge de manoeuvre mais plutôt la méthode à employer. L’appel du unschooling se fait fort et je suis entrain de peser le pour et le contre. Le CNED me tente aussi mais j’ai peur de ne pas aimer le fait de remettre des devoirs à date fixe surtout si mon mari part en formation à quelque part d’intéressant à visiter dans le milieu de l’année. Si je m’embarque dans l’académique, je voudrais pouvoir me faire une cédule sur les douze mois de l’année et pas seulement de septembre à juin pour pouvoir prendre une journée de répis dans la semaine et une semaine de repos aux quatre ou six semaines. Bref, j’analyse probablement beaucoup trop! 😉
Je comprends bien ton questionnement! Et je ne crois pas que tu analyses trop. Car c’est une grande décision, et essayer de se repérer à travers cela est très important pour la suite à donner. Le parcours du CNED se fait aussi en inscription libre, donc le côté échéancier devient plus souple…Je connais une famille (personnellement aussi 😉 ) qui a fait le CNED et a été amené à voyager beaucoup, je l’ai en lien « l’école des globe-trotteurs ». Leur parcours a changé les derniers temps, mais si tu vas dans les articles plus anciens, peut-être verras-tu leur façon de fonctionner et auras ainsi une idée si cela te convient comme façon de faire? Pour le unschooling, les ressources ne manquent pas aussi. L’avantage de l’enfant unique fait en sorte que tu peux vraiment le suivre de très près et ajuster ton enseignement. Au début, avec l’aîné, j’étais plutôt dans cette mouvance (le terme n’existait pas), mais avec le nombre d’enfants j’ai vite été k.o. dans ma capacité quotidienne à pouvoir vraiment ajuster l’apprentissage spontanément à chacun! Et cela dépend aussi de l’enfant: mon aîné a tout appris par lui-même lire calculer avant le CP. Ce fut différent pour la plupart de mes autres. Avec un enfant qui apprend presque seul, le unschooling est très tentant! Enfin, toutes ces démarches ne sont heureusement jamais sans passerelle: on peut commencer d’une manière et en changer si cela ne convient pas, comme dit précédemment. Bonne réflexion 🙂